La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Chapitre 82 : Rituels

- T/p ! T/p ! Donne-moi la main !

Il n'y avait pas pire que les jours de marché pour les nymphes, tous les marchants les arrêtaient pour leur parler, beaucoup leur proposaient du travail pour espérer attirer plus de clients. Rien de mieux qu'une nymphe pour promouvoir un produit.

Asa, avait, après une demi seconde d'inattention, perdue t/p. Du haut de ses deux ans elle savait déjà marcher et elle en avait profité pour filer quelques stands plus loin.

La nymphe quitta son calme habituel et bouscula quelques gêneurs pour attraper sa nièce, les prunelles grandes ouvertes : sûrement impressionnée par le monde, le bruit et les couleurs des stands.

- Donne-moi la main, mon ange.

Elle la souleva et la petite s'accrocha à son cou avant de bafouiller « Mama... » en pointant un bouquet de fleurs sur le stand de l'herboriste.

- Ah, non. Les fleurs c'est trop cher t/p.

- Asa !

La voix inquiète d'Alana arriva aux oreilles de sa sœur et ce fut en faisant volte-face avec la petite dans ses bras qu'elle la vit arriver à la hâte tenant un panier rempli à l'avant-bras:

- Il y avait du monde au stand des épices... expliquait Alana en tendant les bras vers sa fille.

- C'est normal rien de mieux que des épices pour masquer le goût de la viande avariée, répondait Asa sarcastique en lui donnant la petite avant de récupérer le panier, d'ailleurs t/p a des goûts de luxe elle veut toujours t'acheter des fleurs et elle—

À partir de cet instant, Alana ne l'écoutait plus et elle commença à marcher vers la foule en frottant son nez contre celui de t/p. Laissant Asa avec sa phrase inachevée au milieu du charivari du marché.

Le fossé se creusait de plus en plus entre elles deux, il s'était créé quand Alana avait apposé un serpent sous la langue de sa fille, depuis qu'elle avait décidé d'être mère, depuis que t/p avait absorbé la puissance de la lignée familiale.

Elle n'était pas seulement la Nymphe de sa génération, elle était peut-être même l'élue de la déesse.

« C'est de cette manière que vous avez décidé de me remplacer ? Alors remplacez-moi avant que je ne te remplace, Alana. »

En cette fin d'été, cette veille d'équinoxe et cette journée au vent puissant : Le monde changea.

J'aspirais à un ciel bleu, mais à la place les tambours résonnaient dans mon dos et l'eau face à moi fouettait les rochers.

Cette image me rappelait le pire souvenir que j'avais de Dauper. Je ne l'avais jamais raconté à personne, mais depuis ce jour où j'avais échappé de peu à la noyade, j'étais terrifiée par l'eau sauvage, les rivières et les lacs, rien que d'y tremper mes pieds me poussait dans une angoisse profonde. Elle était amplifiée lorsque je ne pouvais y voir le fond.

Mira était face à moi, de l'autre côté de la rive et le bassin naturel entre nous semblait infini. Alors que mon esprit étriqué ne comprenait même pas l'infini. Sona était au milieu du cours d'eau, ses mèches noires bouclant au contact de l'eau, elle m'attendait.

Les Nymphes aux voix cristallines récitaient une prière dont je comprenais à peine le sens, ce rituel, ce passage ne semblait en rien à ce que j'avais déjà vu ou entendu. J'étais transporté dans un autre monde fait de flammes, d'eau et de croyance immémoriale.