Chapitre 52 : Ecarlate

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Avez-vous déjà ressenti cette sensation ? Cette impression que rien ne compte vraiment que rien n'a jamais eu d'importance et vous vous demandez : à quoi bon continuer ?

Parfois, le chemin semble insurmontable ou pire, interminable comme s'il n'y avait pas d'issue, comme si ni la vie, ni la mort étaient acceptable.

J'eus cette vision, d'un grand vide face à moi, l'horizon lointain et j'ai ressenti cette absence, il n'était plus là. Ce sentiment de toucher le néant du bout des doigts consumait lentement mon âme et sa présence glissait entre mes doigts.

Et s'il n'est plus là où dois-je aller ? Que suis-je censé faire ? Je ne peux pas vivre ainsi, je veux retourner à cette époque où je ne le connaissais pas, sinon je n'y arriverais pas.

« Arrivera le jour où il n'aura plus besoin de toi. » Lisa m'avait répété cette phrase des dizaines et des dizaines de fois, je détestais qu'elle et ses réflexions étaient devenues la voix de ma conscience. C'était injuste.


Le Major sembla surpris en me voyant à la porte de ses appartements. Évidemment, il ne m'avait cette suggestion qu'une seule fois, mais je ne l'avais pas oublié.

Comment oublier ?

L'ourlet de ses lèvres forma un rictus étrange à mesure qu'il me laissait entrer dans sa chambre. La lumière tamisée des bougies et sa chemise à moitié déboutonnée me laissait deviner qu'il était sur le point d'aller se coucher.

La pièce était sobre, il était facile de deviner qu'il n'y allait que pour dormir et encore, est-ce que les hommes comme lui dormaient ? Imaginer tous les gradés insomniaques ne me choquait même pas.

Le Major était un fort bel homme, il était très grand, il avait une carrure imposante et des proportions plaisantes à l'oeil. Dans une foule, il aurait été sûrement celui que j'aurais remarqué le premier.

Je savais que beaucoup se demandaient s'il avait quelqu'un dans sa vie, car il était le genre d'homme à attirer de nombreuses prétendantes et contrairement au Caporal-chef, il n'était pas aussi inapprochable, il y avait même une certaine gentillesse dans sa manière de s'adresser aux gens.

Sa voix grave, son éloquence et sa gestuelle élégante le rendaient extrêmement attirant. J'avais entendu dire qu'il avait déjà eu de nombreuses aventures, cependant il n'était pas homme à s'engager car il était trop impliqué dans sa cause : celle de l'humanité.

- Je t'en pris mets-toi à l'aise, me suggèra-t-il en me désignant le lit du menton.

J'avançais lentement jusqu'au lit avant de m'y asseoir, tenant ma robe pour ne pas me prendre les pieds dedans.Je marchais lentement, car cela était synonyme d'élégance, du moins c'était ce que Lisa ne cessait de nous répéter.

Je me sentais observée, il était à l'autre bout de la pièce occupé à ranger ses vêtements pourtant, je sentais son regard me déshabiller.

C'était paradoxal : l'homme qui savait très bien que j'avais été prête à supprimer tout son bataillon m'avait invité dans ses draps.

Ils étaient tous pareils, leur mémoire sélective était parfois risible.

- Ta venue est inattendue, qu'est-ce qui t'as fait changé d'avis ? Commença-t-il en faisant le tour du lit.

- Je pense que vous le savez... Murmurais-je en le voyant s'agenouiller devant moi.

Il découvrit mes jambes et lorsqu'il vit qu'elles étaient habillées de mes bas, il les fit glisser le long de mes cuisses puis de mes mollets.

La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant