Chapitre 42 : Murmures

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Il faisait sombre et froid, le bruit de l'eau étouffait les sons extérieurs. Je devais sortir, je percevais la lumière de la lune dont les faisceaux traversaient la surface.

Pourquoi avais-je peur, je savais nager et cette douleur vive, d'où venait-elle ?

Mes bras balayaient l'eau trouble devant moi et il m'était impossible de comprendre cette panique qui m'empêchait de nager malgré le courant lent de la rivière.

L'eau était agité, j'entendais une voix. Avalée par l'angoisse, j'étais presque prête à abandonner. Cependant, mon corps reprit son instinct indépendant et en prenant appuis sur les gravillons qui tapissait le lit du cours d'eau, je revenais à la surface en catastrophe. À peine avais-je regagné de l'oxygène que quelqu'un m'attrapa :

- Je te tiens !



« Tu en es sûr ? »

Elle tira la jeune femme hors de l'eau avant de la déposer sur la berge, elle était consciente mais de peu.

« Évidemment ! »

Elle prit son visage entre ses mains pour s'assurer qu'elle respirait correctement. Le faible souffle qui s'échappait de ses lèvres lui confirmait qu'elle allait bien, mais ses bras encore tremblants témoignait du choc que sa chute soudaine dans l'eau froide avait causé. Cela était compréhensible, pensait la soldate, frôler la noyade un soir de pleine lune n'était jamais un plaisir.

« La police militaire ne rigole pas en ce moment, après tout ce qui s'est passé, ce n'est pas un bouquet de fleur qui me fera changer d'avis... »

Elle l'emmena, à moitié consciente, jusqu'à son camp de fortune où elle l'a déposa dans sa tente avant de l'aider à se débarrasser de ses vêtements mouillés. Ce fut à la lueur de sa lampe à huile qu'elle remarqua la blessure à son bras.

« Je sais, les meurtres, les incendies on a eu aussi notre lot au Bataillon, vois ces fleurs comme un drapeau blanc... »

Vraisemblablement l'oeuvre d'une flèche qui l'avait frôlé d'un peu trop près, suffisamment pour lui faire perdre l'équilibre, mais pas suffisamment pour la blesser gravement. Elle avait été chanceuse dans son malheur.

« Levi, je te fais confiance mais la place... »

Dès qu'elle sortit de la tente, elle entendit les sabots d'un cheval et en peu de temps elle fut face à un visage familier .

« J'en suis conscient, Héloïse, mais les ordres d'Erwin ont été clairs. »

L'homme stoppa sa monture juste devant la sauveteuse, son cheval cabrant à quelques mètres d'elle.

- Héloise !

- Levi ! Mais qu'est-ce que tu fais là ?



La lune brillait fièrement dans le ciel, l'astre faisait rebondir sa lumière sur la face du mur Rose, là, il protégeait l'humanité. Il avait faibli plus d'une fois cependant les habitants lui vouaient encore une confiance aveugle. Foi ou obligation peut être que la croyance d'une sécurité superficielle était la seule chose qui maintenait l'humanité à flot.

Edward fixait l'horizon sombre, là où la terre et le ciel se rencontraient, frémissant en pensant aux titans qui jonchaient ces terres vierges de tout homme.

Sa frange blonde balayait lentement son front au rythme du vent et elle s'avança pour caresser sa joue. Il recula, effrayé à l'idée qu'elle le touche.

La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant