La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Chapitre 65 : Héroïsme

L'aurore s'annonçait alors que je grimpais sur Merlin, mon anxiété se transmettait sûrement à lui, car il commença à bouger nerveusement ses jambes. À quelques mètres de moi, l'escouade d'opération spéciale écoutait attentivement les ordres de son chef. J'eus la boule en voyant leur regard déterminé, d'où venait ce courage ? Pourquoi offrir sa vie à des gens qui les dénigraient ?

Moi, je n'ose pas l'offrir à une personne, ni même peut être à moi-même.

Ils le saluèrent avant de se mettre en route, je fis de même quelques secondes plus tard après avoir rangé la gourde que je tenais fébrilement entre mes doigts.

Merlin partit au triple galop pendant que je tenais fermement ses rennes, terrifiée à l'idée de louper ma tâche. Je ne l'avais pas réalisé à ce moment-là, mais j'avais pris la plus grande décision de toute ma vie.

Nous avions décidés de partir dès l'aube pour espérer une fin heureuse. Mais qui décidera de la fin ?

Les dieux sont fatigués, ils se moquent de nous, j'entends leurs éclats de rire au crépuscule.

« Viles humains. »

Pour qui nous prenons nous ? Si les titans étaient plus forts peut être que ce n'était que justice... Peut-être que nous méritions de souffrir, ainsi ?

C'était peut-être lâche de ma part de penser cela.

Merlin fonçait droit devant lui à vive allure.

Je n'étais pas franchement douée pour beaucoup de choses, mais cette fois-là, j'avais eu raison car aucun titan ne m'avait barré la route. Le caporal-chef, qui se tenait à une distance raisonnable, n'en avait pas attiré vers moi. C'était assez ironique, car s'il y avait bien une personne que ces créatures devaient éviter : c'était lui. Il suivait le même chemin que moi guidé par les flèches que tirais dans les troncs d'arbre pour marquer mon passage.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas touché à un arc, je trouvais ça beaucoup plus efficace que les lames. C'était tellement jouissif de voir une flèche se planter dans sa cible.

Je mis trois heures à rejoindre le lac de Kandel et quelques minutes plus tard, le Caporal arriva à ma suite. Les sabots de Khan avaient un rythme particulier, je pouvais les reconnaître facilement.

- Rien de cassé, t/p ? Me demanda-t-il en s'arrêtant devant moi.

- Non, le sentier était dégagé. Enfin à part quelques troncs d'arbres, sûrement les dommages collatéraux du glissement de terrain.

- Sûrement. On va se réfugier dans les arbres le temps que les autres arrivent, m'indiqua-t-il en se mettant debout sur la selle de son cheval.

Je le mimais et voltigeai en haut des hêtres après avoir accroché nos chevaux. L'odeur de la sève était réconfortante et la lumière du matin perçait à travers les feuilles vertes. Cette forêt était un lieu magnifique et elle avait abrité jadis un petit village qui disparaissait sous la nature luxuriante et abondante. Mes parents auraient adoré cet endroit, il y avait quelque chose de mystique et d'harmonieux, j'avais l'impression que le chant d'une femme se mêlait au chant des oiseaux, mais je devais rêver.

- Nous sommes passés à côté de ruines, affirmais-je en regardant autour de moi.

- Ouais, j'ai vu. Il y avait plein de villages par ici, tous désertés après la chute de Maria.

- Vous étiez déjà dans le bataillon à ce moment là ?

Il expira lourdement avant de s'asseoir sur la branche sur laquelle il s'était posé :