La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Chapitre 38 : Hypocrisie

« Et puis elle errait dans cet endroit, prétendant ne pas avoir de but : pourtant, il était droit devant elle. Nier la vérité et l'évidence n' était qu'un moyen pour elle de le protéger, mais quel à prix ? »

Le retour au QG se fit dans un silence presque complet, Eren à ma gauche m'envoyait des œillades aussi gênées qu'intéresser ; quant à Sasha à ma droite, elle ne pouvait pas s'empêcher de me regarder avec un air imbécile. Air, dont elle seule avait le secret.

Tout cela ponctué par le rire tonitruant de Hange et de la voix austère du Caporal chef qui la sommait de, je cite : « Fermer sa boîte à merde ».

Pendant le temps du chemin du retour, je rêvais d'arriver au quartier général, mais cela omettait totalement le fait que je fus directement escorter dans le bureau du Major immédiatement après mon arrivée

Je fixais le cadran de l'horloge accroché entre les deux fenêtres devant lesquelles le Major se trouvait, assis face à nous. La trotteuse avançait, nous faisant croire à tous que le temps passait alors qu'en réalité il s'était arrêté là, dans cette pièce où je me sentais toute petite.

Le silence était le maître de cérémonie, il  me laissait le temps de m'imaginer disparaître dans le cuir de la chaise sur laquelle j'étais assise.

« Faites quelque chose, faites-moi mourir sur le champs et oublier ce qu'il s'est passé le matin même. »

Les orbes bleus magnifiques du commandant me fixaient comme si j'étais transparente.

- Donc, dois-je vous rappeler que les relations entre deux soldats de grades différents sont interdites au sein du bataillon et plus largement au sein de l'armée ?

- Evidemment qu'on le sait, Major, rumina le Caporal qui était debout à côté de moi.

Ne pouvait-il pas s'asseoir ? Il me stressait encore plus avec sa présence écrasante.

- Je me vois dans l'obligation de vous sanctionner tous les deux.

- Ce n'est pas la peine, Erwin. Ça n'a rien d'une relation.

Evidemment.

Je le voyais bouger dans mon champ de vision, j'entendais le cuir de sa veste se tordre quand soudainement, devant mes yeux ronds apparus une liasse de billets qu'il fit tomber sur mes genoux.

- Voilà, comme ça c'est réglé. Affirma l'homme à son Major.

Quel goujat.

Une vague de honte incommensurable vint me gratter l'intérieur des intestins et je n'osais plus décrocher les yeux de mes genoux ou encore la liasse - qui me paraissait un peu petite d'ailleurs-.

- T/p, tu peux y aller. M'indiqua le Major, avant de demander à l'un de ses assistants de m'emmener dans le laboratoire où travaillaient Marlena et Nifa.

Je n'étais pas surprise par la tournure qu'avaient pris les événements, je savais très bien que le Caporal n'allait pas me faire une demande en mariage sous le nez du Major, surtout en ces temps incertains, cependant je me demandais s'il n'avait pas poussé la comédie un peu trop loin.

Je descendais les étages les dents serrées, j'étais beaucoup trop susceptible lorsqu'il s'agissait de lui.

Le noiraud était resté debout face au chef et ses traits tirés et assombris par ses cernes témoignaient de l'épreuve qu'avait été les ces derniers jours. Malgré tout, le soldat se tenait toujours droit et stoïque face à son commandant qui tentait de comprendre les méandres dans lesquels ses pensées devaient se perdre.