La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Chapitre 34 : Miroitant

- Hey là ! Qu'est-ce que tu fous encore ?

Mes poils se hérissèrent sur ma nuque lorsque j'entendis sa voix grave. Crispée sous le lit je n'osais sortir.

Je voyais ses pieds et dès lors qu'il arriva vers la commode et il s'arrêta :

- Merde, t/p ! T'es sérieuse là ?

Je finis par sortir de ma cachette en marche arrière et me mis à genoux devant lui.

- Je.. je peux tout expliquer... Bafouillais-je alors qu'il ramassait ses affaires sur le sol.

Nan, je ne pouvais pas.

- En fait, je...

- Tais-toi ! S'insurgea-t-il en me fusillant du regard.

Au fur et à mesure qu'il rangeait ses affaires, il pestait, quelle imbécile j'avais été, il était évident qu'il n'allait pas partir pendant des heures.

Ses iris clairs se baladaient autour de moi et finirent par capter le tube en métal que je tenais entre mes mains, son expression changea et sa colère s'envola. Après un soupir morose, il se mit assis en face de moi avant de passer nerveusement la main dans ses cheveux.

J'allais en prendre pour mon grade, je le savais, mais je devais jouer cartes sur table : j'avais été prise la main dans le sac... Dans tous les sens du terme...

- Qu'est-ce que tu fais avec ça ?

- Moi ? Et vous, ce rouge à lèvres c'est...

- Je le sais. Tu trouves ça idiot ?

S'en suivit d'un long silence, son regard se perdait vers le tube qui reflétait la lumière.

Il avait l'air si perdu et pris au dépourvu que je m'en voulais. Je n'aurais pas dû être aussi curieuse, pourtant la fissure qu'il avait creusé dans mon cœur était soudainement moins profonde. J'avais poussé mon égoïsme suffisamment loin pour me rassurer et pour le mettre en colère. Cela semblait à un équilibre étrange, comme une danse que nous répétions sans cesse, mes défauts et les siens en parfaite harmonie, une symbiose dérangeante.

Il me fixait, comme si j'étais transparente, comme si finalement il ne me voyait pas.

Déçue, je me relevais et m'assis lourdement sur lit en m'enroulant dans la couverture.

Mais j'étais bloquée sur cette pensée : il avait gardé le rouge à lèvres que j'avais utilisé avant mon exécution. Je ne savais pas ce que ça signifiait, mais à chacune de mes inspirations, ma cage théorique se fêlait un peu plus.

- Non, bien sûr que non, avouais-je en ouvrant et referment l'objet.

 Le petit clic qu'il fit me glaça le sang, comme s'il me ramenait à cette période noire de mon histoire, et de la nôtre.

La nôtre.

Il recouvra le tube de sa main, enveloppant les miennes qui tenaient l'objet comme si c'était une chose fragile.

J'avais envie de lui demander pourquoi, mais c'était comme si j'étais incapable de m'immiscer dans cette parcelle d'intimité que j'avais eu avec lui à ce moment-là.

- Alors.... Murmurais-je en regardant ses phalanges entourer les miennes.

- C'était le dernier objet que tu avais touché, répondit-il en le prenant délicatement.

Il le fit passer d'une de ses mains à l'autre et me regarda à nouveau :

- Je ne voulais pas m'en séparer et encore maintenant...