La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Chapitre 31 : Dispersion

Les feuilles verdoyantes habillaient la forêt et l'herbe fraîche me chatouillait les chevilles, Edward m'avait dit qu'il avait trouvé un verger avec des fraises non loin de notre chaumière et il m'avait promis de m'y emmener à son retour de Mithras.

Il s'exécuta, comme à chaque fois qu'il me promettait quelque chose, c'était sûrement la chose la plus déstabilisante chez lui : il tenait toujours les promesses qu'il me faisait.

Malgré tout, l'été n'avait pas un goût de paradis cette année, d'habitude, il était synonyme de tartes aux fruits et de l'anniversaire de Sasha, mais cette année, il était juste témoins de mon isolement avec cet imbécile.

Et, un peu plus chaque jour, mon cœur réclamait le Caporal-chef avec peine.

Vous reverrais-je un jour ?

Je le suivais en le regardant se frayer un chemin entre les branches des arbustes avec ses larges épaules et observer le paysage riche et coloré. Il connaissait la forêt, comme quelqu'un qui s'y rendait fréquemment, mais pas comme un chasseur.

Tout en essayant de ne pas me tordre la cheville sur les pierres, je finis par engager une nouvelle fois la conversation :

- Et donc ? L'Asa o eum ? Qu'est-ce que c'est ?

- C'est un mot qui vient d'une langue ancienne, venant elle-même d'un terme signifiant « brûler ». C'est une capacité que possèdent les Nymphes grâce à ça elles peuvent utiliser leur intuition et ainsi mieux amplifier leur pouvoir.

Il continuait de marcher sans se retourner, comment savait-il tout cela ? 

Cela était devenu presque coutumier, il revenait de la capitale après avoir donné son pourcentage à Lisa et il me balançait une information sur les Nymphes. Était-ce un échange de bons procédés dont je n'avais pas eu vent ?

Je ne pouvais pas m'en plaindre, il en savait tellement plus que moi, parfois je me demandais s'il avait appris cela dans des livres ou contact de celles-ci ? Après tout, je n'étais sûrement pas la seule nymphe qui avait choisi la prostitution comme planche de salut et puisqu'Edward connaissait sûrement tous les bordels entre les murs alors, il en avait sûrement rencontré plus d'une.

- Pourquoi est-ce que tu me dis ça ?

Il mit un certain temps à répondre, dégageant les branches au fur et à mesure que nous nous enfoncions dans la forêt.

- Attention, les pierres sont glissantes, murmura-t-il en me tendant la main.

Je relevai lentement la tête vers lui avant d'attraper sa main, il avait de longs doigts, ses mains avaient beau être grandes et masculines, elles restaient tout de même d'une finesse certaine. D'une certaine manière, de son apparence générale, il était clair qu'Edward n'avait pas grandi dans la misère, ni même dans un village perdu dans la forêt. Ses allures de prince détonaient avec le reste du monde comme s'il s'était échappé d'un conte de fées.

Il arrivait souvent qu'il utilise des mots dont je ne connaissais pas le sens, qu'il me parlait de coutumes dont je n'avais jamais entendu parler, il était si cultivé que parfois, il m'effrayait pourtant il ne me prenait jamais de haut, comme si la compétition de l'interessait pas.

Je vis au loin une clôture ouverte, indiquant l'entrée du verger.

-... C'est parce que tu peux apprendre à contrôler ton instinct et cela qui te permettrait d'amplifier tes pouvoirs.

Je restais quelque peu perplexe face à cette confession, je n'étais pas vraiment sûre de vouloir le croire.

Je me contentais de lui prendre le panier en osier des mains et d'avancer jusqu'aux vergers en le dépassant.