Chapitre 14 : Célébration

1.6K 91 67
                                    

- Ana ! Reviens ici ! Ana !

C'était en pleine après-midi que le Caporal-chef avait découvert que la prostituée blonde avait fouiné dans ses affaires. Cette dernière avait tenté de partir discrètement alors qu'il lisait devant la cheminée.

Il ne la connaissait que très peu, mais il avait rapidement compris que ce comportement était peu usuel pour elle qui, de toutes les filles de Lisa qu'il avait même partiellement rencontré semblait être la mieux élevée.

Il réussit à la rattraper facilement en enjambant le coffre en chêne qui séparait sa chambre du séjour et lui saisit les poignets avant de l'immobiliser contre la porte d'entrée sans qu'elle n'eut le temps de chausser ses bottines. Le bruit de la colonne de la jeune femme se fracassant contre le bois le fit grincer des dents, réalisant qu'il ne contrôlait pas toujours sa force.

- Lâche-moi ! S'écria la femme en se débattant.

- Rends-moi ce que tu as volé !

- Je n'ai rien volé, ce bracelet ne t'appartient pas !

L'homme finit par faire quelque pas en arrière, se rappelant soudainement qu'il n'avait pas affaire à un soldat : les poignets frêles de la blonde élancée le lui avaient rappelé.

Ana, un peu secouée par ce qui venait de se passer, ne put s'empêcher de se recroqueviller sur elle-même un instant, s'entourant de ses propres bras avant d'attraper le bracelet qu'elle avait dissimulé sous ses couches de vêtements.

L'anneau doré captait toutes les lumières de la pièce éclairée par les rayons du soleil couchant, nous étions en juillet et t/p était morte depuis quelques semaines. La jeune femme serra le bracelet contre se poitrine : le metal froid qui contrastait avec la chaleur naturelle de sa peau lui donna un léger frisson.

- Ana, sois raisonnable, donne-moi ce bracelet.

La voix du noiraud devint soudainement plus posée et il tendit sa main vers son interlocutrice.

- Ça ne t'a pas suffi de la tuer, tu l'as aussi dépouillé ?

- Qu'est-ce...

- Je connais t/p depuis qu'elle est gosse et elle a toujours porté ce bracelet, pourquoi il était dans tes affaires ? Accusa la fille de joie en rangeant à nouveau le bijou dans ses vêtements.

L'homme souffla bruyamment pour indiquer son mécontentement avant de reculer de quelques pas ; il pensait naïvement qu'Ana n'aurait jamais l'audace de lui poser trop de questions : visiblement, il avait eut tort.

- J'avais ce bracelet bien avant sa condamnation et Sasha sait que je l'ai encore.

- Je ne la connais pas, mais je sais que tu es son supérieur alors peut-être qu'elle n'ose pas te le réclamer. Ce n'est clairement pas à toi de l'avoir.

- Ah, parce que c'est à toi peut-être ? Tu étais quoi pour t/p de toute façon ?

Ces deux questions firent plus de mal à Ana qu'elle ne voulait l'avouer, elle aurait très bien pu lui dire que c'était elle qui lui avait appris à faire des divisions, que pendant presque une décennie elle avait passé presque tous ses mercredi matins au marché avec elle ou encore que c'était elle qui lui avait appris à préparer le thé qu'il affectionnait tant. Elle avait très envie de lui dévoiler que c'était elle qui l'avait porté jusqu'à sa chambre la fois où elle était tombée dans les escaliers de Lisa, les genoux couverts de sang ou qu'elles avaient inventé ensemble la recette préferée de Sam mais tout cela lui aurait semblé superficiel. Il ne l'aurait pas compris. Personne ne pouvait vraiment comprendre les liens qu'avaient toutes ses femmes entre elles, pour les autres elles n'étaient que les filles de Lisa et pour lui elle n'était que « celle qui n'était pas t/p ».

La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant