La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Chapitre 77 : Absurdité

- Putain...

Manque de discrétion ou affront certain, l'ennui du caporal-chef était arrivé aux oreilles de Hange qui était assise à côté de lui.

Elle regardait avec amusement le profil de son ami, à moitié caché par la main qu'il avait mis devant sa bouche pour retenir sa tête. Une posture bien nonchalante pour un soldat.

Une fois par mois environ, les gradés des casernes sud du bataillon et de la garnison se rassemblaient pour un échange de bonnes méthodes, faire le bilan des semaines précédentes et énoncer les problèmes qui pourraient paraître triviaux pour les réunions officielles avec les cheffes des divisions. Arrosées de bières et garnies de charcuteries, ces réunions avaient souvent tendance à traîner en longueur et à dégénérer notamment à cause du taux d'alcoolémie de certains soldats.

Levi n'avait jamais été friand de ces rassemblements et maintes fois c'était la cheffe d'escouade Hange qui l'y trainait car malgré tout, nombreux étaient ceux qui accordaient de l'importance à son jugement. Chose qui ne le mettait pas toujours à l'aise, mais avait-il le choix ? Il était devenu une figure importante du bataillon et de manière générale : de l'armée.

Le sergent chef Hirne présidait la petite assemblée, il était à l'une des tables rondes. Tous les représentants des escouades et des divisions passaient un à un. Nuls soldats présents n'étaient ravis d'être ici, alors pendant que certains prenaient la parole d'autres buvaient et déconcentraient les auditeurs.

- Il y a aussi un problème dans la cuisine du mess, ce qui n'est pas idéal car nous venons d'accueillir de nouveaux cadets...Le caporal-chef se racla la gorge à la fin de son invention en s'efforçant de ne pas soupirer d'ennui.

S'en suivit d'un débat sur la qualité de la cuisine des casernes entre deux chefs d'escouade de la garnison.

- Bien, bien, clôtura le sergent qui présentait la réunion, et si nous parlions de sujet plus intéressants.

À ce moment-là, le Caporal amorça un mouvement pour se lever. L'un des soldats énonça sa déception quant à son départ en parlant de la cargaison de tonneaux de bière qui les attendait à Hange.

- On a des obligations, répondit Levi.

- Eh bien, Levi on se dégonfle ?

La question du sergent Hirne surprit les soldats de la table et les mains du noiraud se crispèrent.

- Je ne vois pas de quoi, j'ai fait ce que j'avais à faire, rétorqua-t-il en réajustant le col de sa veste et en ignorant le regard du soldat.

- Ah, mais tu ne nous as pas parlé des sujets trépidants de votre caserne, insistait l'homme qui attrapait une cigarette dans sa poche intérieure.

- Désolé sergent, on a d'autres choses à faire.

Le noiraud eut un mauvais pressentiment et préfèra jouer la carte de l'ignorance pour se défiler discrètement, cependant l'homme qui venait de poser sa pinte de bière s'exclama :

- Voyons Levi, j'ai entendu dire que tu avais rendu ta fille de joie plus exploitable ! Un sacré coup, c'est effronté, mais quelle bonne idée !... Faut dire que j'y ai pensé aussi...

Le sang de l'homme ne fit qu'un tour lorsqu'il entendit la remarque de l'officier qu'il venait de dépasser. Et rapidement, la stupéfaction fit place à la colère. Les éclats de rire qui s'en suivirent ne firent qu'attiser le tourment de l'homme et celui qu'il allait faire déferler sur le gradé à la langue bien trop pendue.

Les pupilles aiguisées et les paroles chargées de venin l'homme répliqua :

- La bonne idée c'est surtout de prétendre que tu n'as pas fait entrer ta belle-fille à l'administration de Trost car tu couches avec elle, sergent Hirne. Est-ce que ton fils est au courant que tu as sa femme à disposition ?