La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Chapitre 79 : Dissolution

- Attends, tu aurais donc gardé t/p dans l'armée, même sans mon intervention ?

Le Caporal accrocha ses sangles aux crochets à disposition dans les vestiaires des hommes, tandis que le Major était assis en face de lui à vérifier son matériel. Les hommes n'avaient eu que très peu d'échange correcte depuis la signature de t/p. Il était évident pour le Major que son subordonné et ami était en train de perdre la tête pour cette femme mêlant inquiétude et sentiments à vif alors il restait stoïc car le plus grand malheur qu'il pourrait arriver à cette armée serait de perdre son meilleur élément. 

Il savait que l'homme était dévoué à sa cause mais il était parfaitement conscient qu'il était plus difficile de mourir lorsqu'il y avait quelqu'un qui nous attendait. Fort heureusement pour lui, il y avait une pièce du puzzle qui n'était pas en sa possession.

Le blond se contenta de lui sourire avant de se lever et d'attraper la veste qu'il avait accrochée non loin du noiraud.

- Erwin, qu'est-ce que ça signifie ? Insista l'homme en voyant son supérieur se diriger vers la porte qui menait à l'armurerie.

- Mon but reste le même et l'apparition des nymphes nous rapproche de notre objectif, expliqua vaguement le chef du bataillon avant de pénétrer dans la salle suivante alors que le caporal resta dubitatif oubliant presque les cadets qui l'attendait pour l'entraînement.

***

- Tu es encore plus belle que le jour où l'on s'est quitté, c'est regrettable...

Lisa partit dans la pièce la plus proche pendant que le Caporal-chef et moi, dégoulinant d'eau de pluie, nous étions les bras ballants dans l'entrée sombre et froide.

Je l'entendis murmurer un élégant  "Quelle merde" avant qu'il ne me prenne ma cape des mains.

Voilà où Lisa et les filles avaient atterrit : une vieille maison dans la partie nord du centre de Mithras, le quartier le moins fréquentable, mais le plus abordable. Les murs qui rendaient une odeur d'humidité et de moisissure étaient à la limite de l'effondrement. C'était peut-être pour cela que Lisa avait entreposé tous ses meubles de valeurs contre eux. Aligné dans l'entrée, le mobilier hors de prix qu'elle s'était offert il y a quelques années cachait l'état de détresse de la maison et sûrement ses fissures.

L'air au sein de la capitale se putréfiait en été, je l'avais presque oublié jusqu'à mon retour ici, jusqu'à cette maison. Cette ville était dégoutante, elle ne me manquait plus. 

Je suivais Lisa dans la première pièce qui était la cuisine :

- Voilà où tu nous as laissé, les filles et les enfants sont constamment malade... Expliqua-t-elle en ouvrant les placards grinçant de la cuisine.

- Les garçons sont malades ? M'inquiètais-je, la voix presque effacée.

- Je dépense tout nos bénéfices en charlatans qui se prétendent médecins, cette bicoque est mal isolée et les murs humides conservent le mal. Et tu es là, même avec ton uniforme pleins de boue et le visage noyé par la pluie tu me rapporterais plus que toutes ces catins maladroites réunies. Soupira-t-elle en frottant son visage marqué avec les mains.

Je baissais les yeux honteuse, la cuisine étroite et plongée dans la pénombre m'offrait son sol en pierre pour refuge. M'ignorant soudainement, Lisa fit chauffer de l'eau, elle mit des herbes séchées dans des tasses qu'elle remplie hâtivement en me laissant face à mon malaise.

Elle posa le tout sur un plateau et nous demanda de la suivre. L'homme me fit un signe de tête pour me laisser passer en premier, sans dire un mot, je le fis. J'étais rassurée qu'il soit là car je pouvais me reposer sur sa présence.