Chapitre 44 : Sillage

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Il n'y avait pas plus belle que Stohess, ses bâtiments en pierre colorés, ses moulures somptueuses parfois, j'en oubliais même que Mithras était la Capitale tant la splendeur de la ville m'éblouissait.

Loin des pavés irréguliers de Trost er de son odeur d'usine ou même de l'ennui des campagnes de l'enceinte de Rose, Stohess était attractive et animé. C'était la ville des plus aisés, de la majorité des nobles et des riches commerçants. Le siège de la police militaire et des manufactures, si bien qu'elle était la seule ville rempart où les quartiers rouges étaient les moins étendus et problématiques.

- Dépêche-toi ! Me cria le Caporal.

La calèche nous avait déposés juste devant le couvent, le bâtiment aux pierres beiges était entouré par un jardin et de fontaine.

Le soldat avait déposé une liasse de billets dans la poche du cocher avant de lui délier les poignets et de le laisser partir. Une scène sûrement cocasse pour quiconque les avait aperçues, mais après tout, que fallait-il attendre de la part d'un soldat du corps d'armée le plus étrange de l'humanité.

Le couvent était très vaste et ce fut entre les colonnes qui encadraient l'entrée que la Doyenne nous attendait.

Les bâtiments étaient érigés en U autour du cloître : la finesse des détails, des gravures et des sculptures témoignaient de la richesse et de l'importance des lieux. Nombreux étaient les donateurs du culte, je me souvenais même que les contacts d'Edward étaient tous des partisans des adorateurs des murs.

La doyenne se tenait droite en haut des marches en marbre, j'avais du mal à croire que c'était derrière la lourde porte en bois que se cachaient les filles et surtout que j'allais les rencontrer en tant que soldate. Quelle étrange ironie, quel étrange malaise.

La doyenne nous salua sans bouger, attendant que nous montâmes les marches pour arriver à sa hauteur.

- Eh bien, on n'aime pas trop voir des militaires ici. Je vous suis gréé de porter des vêtements de civils.

- C'est un plaisir, ironisa l'homme avant de se diriger vers la porte.

- Les soldats de la garde sont déjà arrivés : vous serez dans le parloir.

- Fantastique, continuait-il alors que nous traversions le cloître qui abritait une fontaine centrale et deux puits.

Arrêtés devant la porte, le noiraud tourna légèrement la tête vers moi :

- Ca va aller ? Tu as préparé des questions ?

- Oui...

Absolument pas.

La grande porte grinça lorsque la doyenne l'ouvrit, les dalles plates de la pièce menèrent mon regard directement vers les fenêtres qui habillaient la moitié des murs. Suivant le tracé de la lumière fendue par les losanges de la structure en fer des fenêtres, mon regard rencontra celui de Sam. Son regard doux et inquiet me poussa à regarder ses lèvres et son arc de Cupidon marqué. Elle me murmura un silencieux « salut ».

Lisa, Erika, Eva, Sam et Ana elles étaient toutes là et face à elles se trouvaient les soldats qui avaient déjà commencé leur interrogatoire. Ils n'avaient pas pris la peine de venir habillés en civil n'en déplaise aux religieux du culte et à la doyenne.

Les officiers prenaient des notes et l'un deux annonça :

- On va vous interroger une par une dans la salle à côté. Expliquait le chef de l'enquête, le Capitaine Zwein.

Il avança vers le caporal-chef, il nous salua le poing sur le cœur et poursuivit :

- On s'occupe des trois premières ensuite vous prenez le relais.

La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant