Chapitre 8 : La Voix du démon

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Dès qu'ils franchirent la porte du lycée, Mizu, Juuki et le nouveau venu se retrouvèrent encerclés par une horde déchaînée de lycéens en uniformes. Des jeunes filles et des jeunes hommes rivalisant d'élégance et d'arrogance dans leur tenue scolaire du dernier chic. Tous possédaient des sacs de grands couturiers et de leurs poches, dépassait le même portable dernier cri.

— Mizu ! s'écrièrent-ils d'une même voix, tels des manants saluant leur reine.

La jeune maudite leur adressa un sourire timide qui fit saigner du nez bien des garçons. Juuki poussa un grognement ; intrigué, Kijin lui chuchota :

— Qui est-ce ?

— La bande de snobinards qu'elle ose appeler « ses amis », marmonna la jeune fille d'un ton peu aimable.

Elle prit Kijin par le bras et tenta de l'entraîner loin de cette foule.

— Filons avant d'être contaminés par leur connerie !

Alors qu'ils s'apprêtaient à s'éclipser, ils tombèrent nez à nez avec une jeune fille aux courbes plus qu'appétissantes. Ses yeux se posèrent sur Kijin, le détaillèrent avec attention, avant qu'un sourire aguicheur ne vienne souligner ses lèvres couleur de cerise. Son regard brillait intensément, comme si elle se trouvait face à une pâtisserie particulièrement savoureuse, dégoulinante de chocolat, de crème fouettée et bourrée de calories ou alors, face au dernier sac Louis Vuitton.

— Mizu, ma chérie ! minauda la lycéenne d'un ton mielleux. Qui est donc ce garçon, si mignon ? fit-elle tout en coulant une œillade lascive à Kijin.

Mizu adressa un sourire amical au pauvre Kijin, perdu, face à cette meute de demoiselles en pleine puberté qui le reluquaient sans vergogne.

— Kijin Akuma, répondit Mizu d'une voix douce, le nouveau locataire de ma cousine.

Les jeunes lycéennes se rapprochèrent de leur nouvelle proie et l'assaillirent de questions toutes aussi ridicules et indiscrètes les unes que les autres. Certaines dégainèrent leur téléphone afin d'obtenir le numéro du nouveau. Les jeunes hommes quant à eux, loin de partager l'enthousiasme de leurs congénères à l'encontre du nouveau, le dévisageaient d'un regard haineux et envieux. Ils le considéraient comme un rival potentiellement dangereux et certains réfléchissaient déjà à la meilleure façon de se débarrasser de ce nouvel adversaire, un peu trop charmant à leur goût.

Le pauvre Kijin ne savait comment réagir ! C'était la première fois qu'il se retrouvait être le principal centre intérêt ! Comment pourrait-il échapper à tous ces adolescents qui le regardaient comme on observe un animal sauvage à travers les barreaux d'une cage ?

Débarrasse-toi d'eux, Kijin Akuma.

Une ombre traversa le regard de l'adolescent. Ses yeux perdirent leur teinte noire pour prendre celle du sang. Cela faisait longtemps qu'Il ne s'était pas manifesté ! Le jeune homme se saisit de son poignet et s'enfonça les ongles dans la peau pour tenter de réprimer cette brûlure qui lui comprimait le bas-ventre.

Fous-moi la paix ! ragea intérieurement le jeune homme.

Qu'espérais-tu donc, Kijin Akuma ? chuchota une voix à son oreille. Que je te laisse mener une vie normale ? Aurais-tu oublié ce pacte qui nous lie l'un à l'autre ? Tu m'appartiens et nous sommes unis corps et âmes jusqu'à ce que la mort nous sépare...

Kijin releva la tête et vit les regards étonnés que lui adressaient les adolescents. Gêné par ces paires d'yeux fixés sur lui, il se recula d'un pas. La chose qui vivait en lui, profita de cet instant de faiblesse pour se manifester à nouveau.

Les craindrais-tu Kijin ? Couard... Tu ne sais que fuir ! Regarde-les droit dans les yeux et affronte-les ! Sens l'odeur de leur chair... cette chair si appétissante, si douce... il te serait si simple pourtant, de leur faire fermer les yeux ainsi, ils ne te regarderont plus. Il serait dommage de laisser passer pareille distraction, laisse-moi les tuer.

Non ! Je ne suis pas un meurtrier !

Allons Kijin, cesse de jouer les effarouchés, je sais que tu en meurs envie. Laisse-moi planter mes griffes dans leur corps encore jeune,  m'abreuver de leur sang si savoureux... tu sais à quel point, j'adore l'odeur du sang ! De quoi as-tu peur ? Tu l'as déjà fait...

Le jeune homme poussa un gémissement et se prit la tête entre les mains pour tenter de chasser cette voix prenant plaisir à le narguer : Vas-tu te taire à la fin, monstre ! Jamais je ne serais la cause d'une autre mort ! Qu'attends-tu de moi désormais, Majinai ? Ne m'as-tu pas suffisamment fait souffrir ? Cesse de me torturer, je t'en prie. Je veux une vie normale à présent...

La voix se changea en un sinistre ricanement : Nul ne peut échapper à son destin, Kijin Akuma et surtout pas toi, le maudit, le monstre qui porte en lui, le plus terrible des secrets du clan Akuma. Je suis né avec toi et tu mourras avec moi, comme tous ceux qui t'ont précédé... Tu rêves d'une vie normale ? Chimère impossible, Kijin ! Tu es un monstre, tu n'as rien d'inhumain, tu m'appartiens à jamais. Tu ne peux renier ce que tu es réellement. Ce crime dont tu me dis coupable est aussi le tien. Toi et moi Kijin, nous ne formons qu'un.

Mizu et Juuki s'avancèrent vers Kijin, visiblement inquiètes. Celui-ci leur jeta un dernier regard empli de désespoir avant de s'enfuir en courant, sous les yeux ébahis de ses nouveaux camarades de classe.

 Celui-ci leur jeta un dernier regard empli de désespoir avant de s'enfuir en courant, sous les yeux ébahis de ses nouveaux camarades de classe

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Notes et autres blablas

Quelle est cette histoire de saignement de nez provoqué chez les lycéens à la vue de la jolie Mizu? Je ne sais pas si cela se fait encore dans les mangas de nos jours, mais à mon époque, les personnages masculins saignaient du nez à la vue d'un personnage féminin doté "d'attributs percutants". ^^"

MajinaiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant