Des larmes glissaient sur les joues de l'écrivain. Ces mêmes larmes qu'elle avait versées lors de ce jour maudit.
— Pardon, murmura-t-elle entre deux sanglots. Je te demande pardon, Raiu...
Il lui adressa un sourire et tendit la main vers son visage dont il essuya les pleurs d'une tendre caresse.
— Ne refais plus jamais une chose pareille. Je ne veux pas te perdre. Je crois que si j'étais arrivé trop tard pour te sauver, je n'aurais pas hésité une seule seconde à te rejoindre...
Aisu ne put réprimer un sourire amusé.
— C'est la première fois que je t'entends proférer une phrase aussi longue !
Raiu releva la tête et approcha son visage de celui de la maudite. Les lèvres s'effleurèrent timidement, elles n'osèrent pas tout d'abord, puis finirent par s'unir en un baiser des plus passionnés. Aisu enfonça ses doigts dans les épaules du jeune homme et l'attira contre elle. Ils tombèrent à la renverse sur le lit. L'écrivain dévorait le visage de Raiu de baisers tout en lui chuchotant de brûlants mots d'amour.
Un coup de tonnerre se fit entendre au-dehors.
Raiu se dressa sur un coude et déboutonna avec douceur, le chemisier de sa compagne. Il découvrait, maladroit, ce corps s'offrant à ses paumes avides de caresses. Il le savourait par de longs et timides baisers. Sa main se glissa au creux de sa poitrine dénudée, traçant les pourtours de ses seins ronds tenant au creux de sa paume, avant de s'aventurer le long de son ventre.
Il s'attarda sur la fine cicatrice dessinée au creux de son nombril et s'y immobilisa. Aisu retint son souffle, se rappelant ce que cette cicatrice signifiait pour Raiu : la preuve éclatante de sa trahison et de sa plus « belle » erreur. Raiu l'effleura du bout des doigts avant d'incliner la tête vers le ventre qui jadis, avait porté le fils de son pire ennemi. Il caressa le triste symbole du bout des lèvres, accordant par ce geste, son dernier pardon à la femme qu'il tenait à présent entre ses bras.
Aisu posa ses mains contre la nuque de Raiu et pressa son visage contre son nombril, lui réclamant davantage de caresses. Il s'exécuta de bonne grâce, poursuivant sa tendre exploration, nimbant la peau adorée de baisers qui firent frémir le corps de la pauvre Aisu. Elle ne put réprimer un gémissement lorsque la bouche câline se déposa au creux de son intimité.
— Raiu ...
Satisfait de son petit effet, il releva la tête et lui adressa un sourire victorieux. Aisu caressa les lèvres humides de celui s'apprêtant à devenir son amant, avant de lui réclamer un nouveau baiser. Raiu obéit à ce doux commandement et lorsque leurs bouches s'unirent à nouveau, mêlant leurs effluves, Aisu fut la plus heureuse des femmes.
Raiu l'allongea contre l'oreiller et les mains encadrant son visage, contempla cette figure tant aimée. Le désir secret de l'adolescent qu'il fut s'était enfin réalisé et il avait dû mal à croire que son fantasme de jeunesse avait finalement pris vie ! Aisu se doutait-elle, qu'elle avait hanté nombre de ses songes ? Des songes, le laissant parfois honteux le matin venu et les draps souillés, preuve de ses abominables rêveries ? Venait-elle de lire dans ses pensées ? Elle l'attira à nouveau contre elle et lui glissa au creux de l'oreille qu'elle avait rêvé de cet instant à de nombreuses reprises. Cette réplique le laissa pétrifié. Elle éclata de rire et en profita pour le dévêtir à son tour.
Tout en le déshabillant, elle ne put réprimer une taquinerie à l'encontre de son sous-vêtement. Il la fit taire d'un baiser avant qu'elle ne se lance, en guise de punition bien méritée, dans des caresses qui n'avaient rien d'innocentes...
À l'extérieur, une forte averse de grêle accompagnait un violent orage. Les deux éléments se déchaînaient, les éclairs se livraient à un véritable lutte avec les morceaux de glace. Chacun des deux éléments tentaient de rivaliser et d'égaliser l'autre en force et en fureur, comme pour mieux le séduire et le dominer. Le ciel n'était plus à présent qu'un amas de grêle et d'éclairs. Et lorsque les deux maudits s'unirent pour de bon, la rage des deux éléments s'apaisèrent et le silence se fit de nouveau entendre, transpercé de temps à autre, par le ronronnement satisfait d'un éclair ou le rire tintant d'une fine pluie de grêle.
♠♠♠
Lorsque l'orage se calma, les deux amants prirent place sur la terrasse et contemplèrent, enlacés, le spectacle du soleil couchant. Aisu, réfugiée dans les bras du maudit, ne portait qu'en guise de vêtements, la chemise de son médecin favori qui lui, n'était vêtu que de son pantalon. Aisu lui coula un œil taquin tout en effleurant le torse nu de son index.
— Je me demande bien ce que font mes trois bébés en ce moment, murmura-t-elle d'un ton pensif, en songeant à protégés.
Raiu resserra son étreinte, craignant sans doute, qu'elle ne lui échappe à nouveau.
— À mon avis, ils ne pratiquent pas le même genre d'activités que nous.
Aisu lui décrocha un regard ébahi, un sourire coquin se dessina sur ses lèvres encore rouges de baisers.
— Ma parole, tu caches bien ton jeu, espèce de sale pervers !
Le maudit se pencha vers elle et la fit taire d'un baiser.
— Et encore, lui susurra-t-il malicieusement à l'oreille, tu ne sais pas tout de moi...
Aisu piqua un fard. Raiu en profita pour l'attirer contre lui. Doucement, ils s'allongèrent sur la terrasse encore humide des ébats de l'orage et de la grêle.
Le ciel s'assombrit de nouveau et un éclair déchira le ciel. Un nuage se forma au-dessus de leurs corps enlacés et une fine averse de grêle glissa sur leurs peaux nues.
À l'horizon, le soleil déclinait, laissant la place à la lune argentée, aussi ronde que le ventre d'une femme enceinte...
Notes et autres blablasJ'aimerais me la jouer grande intellectuelle littéraire en disant que le titre est une référence au roman Elle et lui de George Sand, mais ce n'est absolument pas le cas. C'est un clin d'œil à la chanson Juste toi et moi du groupe Indochine (que j'écoutais en boucle à l'époque...)
En ce qui concerne le roman de George Sand, c'est sa réponse au roman La Confession d'un enfant du siècle d'Alfred Musset, inspiré de leur relation... Le roman ne va pas plaire au frère de Musset qui va défendre l'honneur de son frangin en publiant Lui et Elle.Voilà pour l'anecdote littéraire du jour. ^^
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Majinai
Paranormal" Sang maudit. Ta véritable nature. Ta malédiction." Kijin Akuma s'enfuit du manoir familial, les mains couvertes de sang et l'âme maudite. Après une longue errance, il trouve refuge chez Aisu Kamiaku et ses deux jeunes cousines. L'adolescent ne va...