" Sang maudit. Ta véritable nature. Ta malédiction."
Kijin Akuma s'enfuit du manoir familial, les mains couvertes de sang et l'âme maudite.
Après une longue errance, il trouve refuge chez Aisu Kamiaku et ses deux jeunes cousines. L'adolescent ne va...
Après le départ de Juuki, de Suna et de Kaze, Aisu demeura prostrée près de la porte de la chambre. Ses yeux brillaient de larmes rageuses et de la glace épaisse était apparue au bout de ses doigts tremblants. Genoux repliés sous le menton, elle songeait aux récents événements de la soirée. Cette journée de rêve s'était changée en un cauchemar que ni elle, ni Kaze n'auraient pu imaginer !
— Tu n'aurais pas dû obéir à Taiyou, murmura alors une voix au-dessus d'elle.
L'écrivain releva la tête. Raiu se tenait face à elle. Son visage avait retrouvé sa mine sombre coutumière et son œil unique brillait d'une flamme rageuse qu'il tentait à grand-peine de retenir.
— Nous n'aurions pas dû lui obéir, répéta-t-il d'un ton sinistre.
— Serais-tu devenu fou, Raiu ! Nous n'avions pas le choix, sinon nous nous mettions tous en danger !
— Avoue que tu as pris plaisir à exécuter ses ordres !
— Je n'avais pas d'autre moyen pour le calmer ! se défendit Aisu, en comprenant le sens des paroles du médecin. À moins que tu n'aurais préféré que je ne le laisse t'arracher le seul œil qu'il te reste !?
— Peut-être... Cela m'aurait épargné d'assister à certaines scènes fort déplaisantes.
Aisu fronça les sourcils avant de lui décrocher un féroce regard.
— Crois-tu que j'avais réellement envie de me faire peloter devant vous par Taiyou ? Tout ce que j'ai fait ce soir, je l'ai fait pour te protéger, Raiu Kamiaku !
— Tu mens décidément très mal ! Cela ne semblait pas tellement te déranger, vu la façon dont tu te pâmais devant lui !
— Tu es immonde !
Un bloc de glace se détacha du plafond et tomba entre les deux adversaires. Raiu, contrairement à Aisu, parvenait pour le moment à maîtriser ses émotions.
— Dois-je te rappeler, ma chère Aisu, que tu couches avec lui depuis plus de trois ans ? Si cet homme te dégoûte autant, jamais tu ne serais devenue sa maîtresse ! Il t'a fait un enfant ! Vous êtes très liés lui et toi.
— Tu es ridicule !
— Et toi, pitoyable. Je pense que cette discussion est à présent close.
— Je le pense également.
Un sourire mauvais s'étira sur les lèvres de la jeune femme. Elle ne laisserait pas Raiu avoir le dernier mot !
— Heureusement pour moi, murmura-t-elle, qu'entre nous ça n'a pas été plus loin. J'aurais été franchement déçue. Tu dois être un sacré mauvais coup puisque même ta chère et tendre t'a quitté !
Le maudit lui décrocha un dernier regard empli de haine avant de tourner les talons. Lorsque la haute silhouette de Raiu disparut du couloir, Aisu fondit en sanglots.
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