Après sa confrontation avec le Maître, Suna Kamiaku était retourné dans son pavillon.
Hayao s'étant absenté, le jeune ancien maudit était à présent seul et il avait décidé de fêter sa victoire sur Taiyou à sa façon : en dévorant toute la nourriture qui lui tomberait sous la main ! Après avoir vidé les placards de la cuisine, le réfrigérateur et le buffet du salon ; Suna, assis tranquillement sur son lit, s'était attaqué aux restes du repas de la veille découverts dans le micro-ondes. Il plongea ses doigts dans l'assiette de crevettes, en saisit une par les pattes, l'approcha avec gourmandise de son visage, ouvrit les lèvres, s'apprêtait à l'engloutir, lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit avec fracas, et une Juuki en sueur apparut sur le seuil de la pièce.
Surpris, Suna lâcha la pauvre bête enduite de diverses sauces qu'il comptait bien avaler !
— Suna Kamiaku !
— Oui ? demanda le pauvre Suna qui ne parvenait pas à expliquer cette intrusion !
Suna sentit une douce chaleur lui dévorer le bas du dos. Surpris, il se retourna et vit avec stupeur que des flammes rougeoyantes étaient en train de dévorer son lit !
— Bordel ! s'écria-t-il tout se laissant tomber de son lit afin d'échapper au début d'incendie.
Il se redressa, s'empara de son oreiller et en étouffa les flammes. Son bref moment de frayeur passé, il se retourna vers une Juuki toujours immobile.
— Juu ! Qu'est-ce qui t'arrive, merde ! T'as failli me réduire en cendres, j'te signale !
— Suna Kamiaku, répéta-t-elle, une drôle de flamme dansant dans les yeux.
— Juu, je...
Et avant que Suna n' ait eu le temps de terminer sa phrase, une tornade de feu bondit et se jeta dans ses bras en étouffant son visage de baisers brûlants ! Les deux Kamiaku roulèrent au sol. Juuki, retrouvant un peu de ses esprits, planta son regard dans celui de son cousin. Un tendre sourire apparut sur ses lèvres.
— Je t'aime, Suna Kamiaku, confessa-t-elle alors, d'une voix un brin intimidée.
Une rougeur s'empara de ses joues et une larme perla au coin de ses paupières. Elle s'en était enfin rendue compte ! Ce n'était pas Kijin qu'elle aimait mais Suna. Elle avait tenté d'étouffer cet amour interdit en le remplaçant par un autre... qui n'avait été qu'un feu de paille, une toute petite étincelle comparée au brasier qui enflammait son esprit lorsqu'elle se surprenait à penser à Suna. Les cendres de cet amour illusoire dispersées, ses véritables sentiments s'étaient révélés. Depuis longtemps déjà, son cœur avait choisi : entre le maudit et le possédé, il avait su trancher.
— Je te demande pardon, murmura-t-elle en hoquetant un sanglot.
Elle se pencha vers un Suna allongé, les yeux écarquillés, et déposa ses lèvres sur les siennes.
— C'est toi que j'aime, répéta-t-elle entre deux baisers.
Les joues de l'adolescent s'empourprèrent sous le coup de l'émotion. Il ne parvenait pas à croire à ce qu'il était en train de vivre. Était-ce un rêve ? Un mauvais mirage dû à une indigestion suite à son plantureux repas ? Ou alors, était-ce la réalité ? Comme pour s'en assurer, il attira la jeune fille contre son torse et enfouit son visage dans la courte chevelure brune.
— Calme un peu tes ardeurs ma douce, sinon je risque moi aussi de m'enflammer !
Juuki piqua un fard. Suna ne put réprimer un sourire amusé : finalement, même au repos ou intimidée, elle était franchement adorable ! Comment résister à pareille fille ? Il lui prit le menton et répondit à ses baisers.
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Majinai
Paranormal" Sang maudit. Ta véritable nature. Ta malédiction." Kijin Akuma s'enfuit du manoir familial, les mains couvertes de sang et l'âme maudite. Après une longue errance, il trouve refuge chez Aisu Kamiaku et ses deux jeunes cousines. L'adolescent ne va...