À l'ombre des rochers, Kaze et Aisu, le visage encore marqué par leurs excès de la nuit passée, étaient censés surveiller les adolescents. Trop occupés à cuver leur saké, ils somnolaient tout en bavardant d'une voix pâteuse. Aisu, moins résistante que son cousin, semblait être la plus épuisée des deux.
— Je hais le soleil et la chaleur... bougonna-t-elle tout en essuyant son front collant de sueur.
Un curieux sourire se dessina sur les lèvres de son compère.
— Pas moi...
Le jeune homme ne semblait guère intéressé par les propos futiles de son alter ego. Le regard dissimulé derrière d'immenses lunettes de soleil en forme de coquillage, il observait avec la plus grande attention, le groupe de jeunes femmes vêtues de courts maillots installé loin d'eux.
— Oui, magnifique, murmura-t-il avec un ton de connaisseur. Je dirais même, parfaite...
Aisu eut un froncement de sourcils étonné.
— Kaze, tu rêves ?
— Absolument divine, ajouta son compère d'une voix songeuse. Je dirais du 90... peut-être B. Non plutôt, C.
— Quoi !? Mais de quoi parles-tu donc ! As-tu seulement écouté ce que je viens de dire !?
Le jeune homme se retourna vers elle.
— Pour être franc avec toi ma douce conteuse, non.
Il se retourna vers les jeunes femmes. Aisu suivit son regard et comprit enfin, quelle activité absorbait tant son compère. Elle lança un regard méprisant aux superbes créatures vêtues de bikini colorés et riant à gorge déployée. L'écrivain eut un soupir dépité : les hommes étaient tous les mêmes ! Il suffisait qu'une paire de jolis seins et de belles jambes se pointent à l'horizon pour qu'ils perdent toute capacité mentale !
Kaze, qui ne préoccupait guère
des états d'âme de son amie, pointa son index vers le petit groupe. Soudain, un petit vent se leva et emporta le paréo de la plus charmante de ces demoiselles et, comme le hasard fait bien les choses, le vêtement se déposa juste aux pieds de Kaze.Celui-ci s'empressa de le ramasser, de se lever et d'une démarche assurée et charmeuse, se dirigea vers le troupeau des créatures. Les demoiselles qui l'observaient depuis un bon moment déjà, l'accueillirent avec joie, par de gloussements et des battements de cils.
Aisu leva les yeux au ciel en signe d'exaspération : Elle n'était pas de taille à rivaliser avec de pareilles bécasses ! Kaze avait totalement oublié son existence pour cette bande de poulettes des plages !
L'esprit encore engourdi, elle se désintéressa bien vite du petit groupe et s'allongea sur le sable. Elle ferma les yeux. Bercée par les rires de « ses » adolescents et celui, bruyant, de Kaze vantant ses exploits sous les regard énamourés de ses sirènes, l'écrivain ne tarda pas à sombrer entre les bras de Morphée.
Une caresse contre sa joue la tira de ses rêves ; surprise, elle se redressa et lança un regard étonné à celui qui venait de la réveiller. Raiu s'agenouilla face à elle.
— Désolé, murmura-t-il d'un ton coupable, mais tu es tellement adorable lorsque tu dors, que je n'ai pas pu résister...
Encore troublée par cette soudaine apparition, Aisu en demeura coite de stupeur. Pour masquer son trouble, elle porta son attention sur la veste du médecin.
— Es-tu fou, Raiu ! s'écria-t-elle d'un ton qu'elle espérait dégagé. Tu veux me faire mourir ou quoi !? Enlève cette veste tout de suite ! Tu dois crever de chaud là-dessous !
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Majinai
Paranormal" Sang maudit. Ta véritable nature. Ta malédiction." Kijin Akuma s'enfuit du manoir familial, les mains couvertes de sang et l'âme maudite. Après une longue errance, il trouve refuge chez Aisu Kamiaku et ses deux jeunes cousines. L'adolescent ne va...