Chapitre 65 : Les Epines d'une rose (2)

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Kijin poussa un soupir soulagé et s'assit à même le sol afin de tenter de reprendre ses esprits. Cette rencontre avec Sen Kamiaku l'avait sérieusement troublé ! Plus encore lorsqu'il l'avait entendu évoquer Tsuki. La simple mention de ce nom fit resurgir les souvenirs de leur dernière rencontre.

Un souffle se fit alors sentir contre l'oreille de Kijin :

— Vulgaire, n'est-il pas ? Regarde-la bien, cette femme... une vraie traînée !

La lame d'un poignard se posa au creux de ses reins.

— Un seul mot et je t'arrache la langue, reprit la voix d'un ton menaçant.

Kijin se retourna et se retrouva face à Tsuki. La créature se recula, son poignard toujours pointé vers le visage du jeune homme.

— Que viens-tu faire ici ? demanda-t-elle d'un ton agressif. Je croyais pourtant t'avoir prévenu ! Si le Maître te trouve, il n'hésitera pas à t'étriper sur place! D'ailleurs, ça ne serait pas un mal : il y a beaucoup trop de démons par ici !

— Toi en tête, répliqua Kijin en esquissant un sourire moqueur.

La créature fronça les sourcils, menaçante.

— Crétin, pourquoi es-tu là ? Serais-tu assez stupide pour venir toi-même te jeter dans la gueule du loup ?

— De la louve plutôt, chuchota l'adolescent tout en s'approchant de la maudite.

Celle-ci blêmit et eut un autre mouvement de recul

— Comment...   Reste à ta place ! Un pas de plus, et je t'embroche, c'est clair ? Je t'ordonne de me répondre, démon !

Kijin s'assit en tailleur et planta son regard dans celui de l'adolescente.

— Et toi, Tsuki ? Que faisais-tu dissimulée derrière les buissons ? Tu nous espionnais, Mori et moi ?

— Ce jardin est mien ! Je fais ce que je veux ! Oui, je vous observais. Cela te dérange, Kijin Akuma ? Elle te plaît donc tant cette petite morveuse pré-pubère ? Tu rêves de la...

Elle s'aperçut alors que Kijin ne l'écoutait plus, trop occupé à fouiller la poche intérieure de son blouson.

— Hé, tu m'écoutes démon stupide ! s'exclama la créature, visiblement contrariée de ne plus être le centre d'attention du jeune homme.

Kijin releva la tête et d'un geste triomphal, tira la rose blanche de son vêtement et la tendit à Tsuki. Une lueur rageuse traversa ses yeux couleur de lune.

— De quel droit te crois-tu permis d'arracher ces fleurs qui m'appartiennent !?

Kijin esquissa un sourire désarmant de douceur qui acheva de déconcerter la frêle créature.

— Pour te l'offrir, murmura-t-il tout en lui tendant la fleur.

Tsuki se saisit de la rose, l'examina quelques secondes avant d'en arracher furieusement les pétales.

— Personne n'a le droit de toucher à mes roses ! Personne ! Et surtout pas toi, impur !

Une fois sa colère apaisée, elle lança la fleur déchiquetée loin d'elle et posa un regard glacial sur son visiteur.

— À toi de me répondre maintenant ! Pourquoi es-tu venu !?

— Pour te voir.

Une timide rougeur s'empara des joues pâles de la créature avant qu'elle ne se ressaisisse.

— Quoi !? s'étrangla-t-elle d'un ton indigné. Tu crois que je vais avaler pareil mensonge !? Même si je ne suis pas aussi intelligent...

— Intelligente, rectifia Kijin, ce qui lui valut un coup d'œil haineux.

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