" Sang maudit. Ta véritable nature. Ta malédiction."
Kijin Akuma s'enfuit du manoir familial, les mains couvertes de sang et l'âme maudite.
Après une longue errance, il trouve refuge chez Aisu Kamiaku et ses deux jeunes cousines. L'adolescent ne va...
Un petit vent frais lui caressa la joue. Kijin ouvrit les yeux et se retrouva dans une étrange petite clairière. Il se redressa et jeta un coup d'œil au nouvel univers qui l'entourait. Il ne reconnaissait pas ces arbres aux couleurs chatoyantes ! Où se trouvait-il donc ?
D'un pas peu assuré, il s'avança sur le chemin parsemé de pétales blancs qui le conduisit à une autre clairière, plus sombre et dans laquelle coulait un ruisseau. Soudain, un murmure lui fit relever la tête. Un chuchotement qu'il crut reconnaître. Avec lenteur, il écarta quelques branches et se dirigea vers la voix. Devant lui, tournoyait une curieuse petite créature, enveloppée d'un épais vêtement immaculé et nu-pieds. L'ombre cessa sa danse et se tourna vers lui, Kijin ne put voir son visage car celui-ci était constellé de pétales de roses. L'ombre lui jeta un regard mauvais et un hurlement terrifiant jaillit de ses lèvres.
Kijin se réveilla en sursaut et constata avec surprise qu'il ne se trouvait plus dans son lit mais sur le parquet, prisonnier de son drap couvert de sueur. Il porta la main à son front et le frotta, une grimace douloureuse accrochée aux lèvres. Il s'apprêtait à se lever lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit avec fracas et la flamboyante Juuki fit son apparition sur le seuil de la pièce.
— Hé Akuma ! l'apostropha-t-elle, les poings crispés sur ses hanches. Qu'est-ce que tu fous encore au pieu !? J'te signale qu'on a cours !
Son regard se posa alors sur le torse nu du jeune homme, elle ne put réprimer la timide rougeur qui lui monta aux joues. Tout aussi gêné qu'elle, Kijin remonta son drap sur sa poitrine, masquant ainsi sa cicatrice aux yeux de Juuki. Craignant de s'enflammer pour de bon, la maudite détourna le regard de ce charmant spectacle.
— J'arrive d'ici cinq minutes, déclara Kijin tout en se redressant, le drap plaqué contre son corps.
— Quatre minutes et deux secondes ! répliqua Juuki avant de s'échapper à toute allure de la chambre, comme si une horde de démons s'était lancée à sa poursuite.
Dès que la porte se referma derrière elle, Kijin ôta le drap dissimulant sa cicatrice et s'avança vers l'armoire. Il l'ouvrit et décrocha son uniforme scolaire du cintre. Quand il referma la porte de l'armoire, il ne put s'empêcher de jeter un regard à son reflet. Son visage portait encore les stigmates de cette nuit agitée : des cernes creusaient son regard noir, ses cheveux étaient en bataille et humides de sueur. Son regard glissa sur son torse, couvert de griffures, comme si un monstre s'était amusé à le martyriser dans son sommeil. Quant à sa cicatrice, elle lui paraissait encore plus rouge qu'à l'accoutumée. Une expression de terreur se peignit sur sa figure blême. Il n'était plus seul dans la chambre.
Un homme gigantesque se tenait derrière lui. Le second reflet lui adressa un sourire effrayant avant d'entourer la taille de l'adolescent de ses bras. Ses mains larges se posèrent sur la cicatrice qu'il effleura d'une caresse. Kijin ferma les yeux pour échapper à ce reflet menaçant avant de laisser sa tête rouler contre la poitrine de l'étrange apparition.
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