Chapitre 35 : Amitié?

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Les deux jeunes maudites arrivèrent devant la porte de la chambre de Kijin. Aucune des deux n'osait frapper de peur de déranger leur ami.  Juuki, pestant contre sa timidité, donna un coup discret contre la porte. Nul ne lui répondit.

Les deux cousines échangèrent un regard inquiet : Kijin s'était-il enfui ? Poussées par la curiosité, elles tournèrent la poignée et voyant que la porte n'était pas verrouillée, jetèrent un coup d'œil par l'interstice. Elles aperçurent Kijin, assis sur le lit, son regard était tourné vers la fenêtre. Jamais les deux adolescentes n'avaient vu pareille tristesse émaner de leur ami.

Juuki et Mizu, oubliant leur présence respective,  se surprirent à dévorer ce visage mélancolique, comme si elles le voyaient pour la première fois ! Elles admiraient, en secret et toutefois en poussant des soupirs énamourés, la perfection des traits de leur ami. Kijin était, et de loin, la plus belle chose qu'elles connaissaient ! Pourquoi fallait-il que pareille splendeur se volatilise ?

Sans se consulter, les deux adolescentes, dans un même mouvement décidé, poussèrent la porte et pénétrèrent dans la chambre. Surpris par cette arrivée fracassante, Kijin sursauta et se tourna vers elles, l'air ébahi. Mizu rougit et détourna les yeux ; Juuki quant à elle, bien qu'écarlate, soutint le regard de son ami.

— Toi ! rugit-elle en s'avançant vers lui d'un pas lourd, l'index accusateur. Je t'interdis d'être triste ! Quant à ton enfoiré de frangin, s'il ose t'embarquer de force, je le crame, c'est clair ?

Mizu releva la tête et tenta d'apporter elle aussi, son soutien à son ami :

— Si tu ne veux pas partir Kijin, alors reste.

Le jeune homme détourna les yeux.

— Si je ne retourne pas là-bas, tôt ou tard, vous finirez par me détester !

— Pourquoi on te détesterait !? s'écria Juuki tout en lui filant une bourrade affectueuse. T'es notre héros ! Et puis, pense à tous les cœurs brisés par le départ du Prince... non franchement Kijin, tu pourrais même être un violeur de chihuahuas, j'crois que j't'aimerais toujours autant !

Kijin, malgré la gravité de sa situation, ne put s'empêcher d'esquisser un sourire amusé, ce qui lui valut une seconde claque sur l'épaule de la part de Juuki.

— Hé bein, tu vois ! T'es mieux quand tu ris que quand tu chiales ! Bon, c'est pas tout, si on faisait nos devoirs ? J'ai pas tellement envie d'y passer la soirée !

Le jeune homme acquiesça et les deux cousines sortirent de la pièce et regagnèrent leurs chambres respectives afin d'aller chercher leurs sacs de cours. Kijin sortit ses affaires de cours et les étalèrent sur le sol. Il se leva de son lit et s'installa sur le tapis. Il commença à feuilleter son manuel de littérature en attendant le retour de ses amies.

Son regard se posa sur une gravure illustrant un conte traditionnel. Il effleura du bout des doigts, le démon dessiné sur le papier. Un démon. Il ne put s'empêcher de frissonner et retira précipitamment sa main de l'image infernale. Les filles l'aimeraient-elles toujours autant si elles venaient à apprendre sa véritable nature ? Non, il valait mieux pour lui qu'il s'en aille avant qu'il ne leur dévoile ce qui se cachait en lui...

 Les filles l'aimeraient-elles toujours autant si elles venaient à apprendre sa véritable nature ? Non, il valait mieux pour lui qu'il s'en aille avant qu'il ne leur dévoile ce qui se cachait en lui

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