Le réveil à l'aube n'a pas été facile.
Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit, ce qui fait que la journée sera très certainement fatigante.
On se prépare rapidement avec Nathanaël, avant de rejoindre Isaac à l'entrée du Motel.
Il paraît plus en forme que moi, comme s'il était habitué à peu dormir la nuit. Il nous salut brièvement avant de se diriger vers sa moto.
Je récupère le casque que j'avais emprunté la veille et l'enfile.
— Il reste beaucoup de route? Je demande alors.
— Une grosse demi-heure je dirai, me réponds le loup-garou, en allumant déjà le moteur de son véhicule, prêt à démarrer.
Nathanaël enfourche son vélo, fixant son supérieur, attendant l'ordre de démarrer.
Je monte derrière Isaac, et nous voilà partis pour les Bayous.
Plus on s'éloigne de La Nouvelle Orléans, plus on semble s'engouffrer dans la verdure luxuriante. On finit progressivement par quitter les routes en béton pour emprunter des chemins de sables rocailleux. Je comprends alors pourquoi Isaac avait insisté pour que je baisse ma visière. Un nuage épais de sable nous entoure alors, à mesure qu'on s'engouffre dans la forêt qui se dresse devant nous.
Ce n'est pas la partie la plus agréable de la virée. Les routes sont assez dangereuses et difficile d'accès. Mais, grâce à la moto du loup-garou, on parvient à se faufiler entre les obstacles, les rochers et les arbres coupés. Nathanaël nous suit derrière, concentrée sur la route et son vélo qui semble tenir bon, ses petites lunettes d'aviateur plaquées sur ses yeux clairs. La suite du chemin se fait dans un bruit assourdissant, et l'angoisse de ne pas se retrouver coincés. Mais, Isaac semble avoir l'habitude de ce relief. Je reste néanmoins cramponnée à lui, redoutant à tout moment de me rétorquer éjectée du véhicule lors des virages.
Je finis par apercevoir au loin, entre les arbres qui défient notre vue, un attroupement d'hommes. Plus on s'approche d'eux, plus ils me font froid dans le dos. Ils sont tous armés de poignards et de lames aiguisés, et semble avoir pour objectif de nous barrer la route. Je commence légèrement à sentir une certaine angoisse monter.
Isaac arrête son véhicule à une dizaine de mètres du troupeau, et me fait signe de faire de même. Il retire son casque et enlève le mien avant même que je n'ai eu le temps de le faire. Il semble bizarrement détendu, contrairement à moi. Et là, les questions fusent dans mon esprit.
— Qui sont ces types? Je lui souffle alors, après qu'il m'ait retiré mon casque.
— Des loups-garous. Il patrouillent aux frontières de leurs territoires. On est arrivé.
Je continue de fixer du coin de l'œil le groupe de Surnaturels.
— Ils n'ont pas l'air commode, je lâche, d'un air plus détaché.
Isaac se tourne subitement vers moi, et plante son regard électrique dans mes yeux, en guise d'avertissement.
— Et, il ne le sont pas. Je te conseillerais de faire profil bas, tout le temps où tu seras chez eux. On m'a fait comprendre qu'ils ne te voyaient pas d'un bon œil. On ne provoque pas un loup-garou, et encore moins quand on se trouve sur son territoire. Donc, prévoit si possible de garder ta petite bouche bien fermée. C'est compris?
Son ton strict et tranchant me titille un peu, mais je me contente de hocher la tête. Ce n'est pas le moment pour remettre en question ses ordres. Il semble trop sérieux pour cela.
Isaac se dirige alors vers le groupe de loups-garous, suivi d'un peu plus loin timidement par Nathanaël qui vient de descendre de son vélo, et de moi. Il fait alors une accolade à l'un des hommes au centre qui semblent commander la patrouille.
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Doppelgänger
ParanormalLa Nouvelle Orléans regorge de légendes mystérieuses et terrifiantes. Mais croyez-vous véritablement aux vampires, aux loup-garous et à la sorcellerie? Linda est persuadée que le paranormal existe. Tout juste arrivée au plein cœur la ville la plus c...