Chapitre 144

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On va mourrir Laura et moi.

Affaiblies par le manque d'oxygène, les jambes coincées sous une montagne de débris, et commençant à atteindre une température corporelle bien trop élevée, on commence à perdre espoir.

Laura semble bien plus mal à en point que moi. Je sais que les vampires craignent le feu plus que les autres espèces. Les plaies creusées par les balles ne semble pas cicatriser. De mon côté, je n'ai pas de blessures, mais l'air irrespirable me plonge dans une fatigue immense. Mon corps semble peser si lourd, si bien que je ne parviens pas à me lever, à enlever les débris qui nous laissent définitivement coincées dans ce garde-manger.

Mourir comme ça, c'est bien trop stupide. L'Enclave nous a retrouvés et on n'a rien vu venir. Ils auront toujours une longueur d'avance sur nous quoiqu'on fasse. De toute façon, ils ont gagnés.

Je pense aux autres membres du groupe. Je me demande dans quel état ils sont, s'il y a des survivants ou pas. J'ignore combien sont les membres de l'Enclave, mais à la vitesse dont se sont passées les choses, cela me laisse à penser qu'ils sont très organisés.

Toute la partie basse du bateau est sûrement actuellement en feu. Le bateau se détruit peu à peu. Si on survit a l'incendie, sans brûler vifs et sans s'asphyxier, on mourra noyés dans la mer. Il n'y a pas de solution.

Les toussotements de Laura m'indique son état actuel de faiblesse. Même si elle a fait comme moi, en plaquant sur son visage un vêtement pour filtrer l'air irrespirable, cela s'avère maintenant inutile. Il ne reste que très peu d'oxygène dans la salle. Les flammes se rapprochent dangereusement de nous. Tout est en bois et donc s'embrase si vite.

Je peine à garder mes yeux ouverts, alors décide de les fermer, comprenant que la seule solution qu'il nous reste est de lâcher prise. Plus je lâche prise, plus rapidement je pourrais mourir et faire cesser ce calvaire.

Je m'apprête à perdre connaissance quand un bruit de quelqu'un qui frappe à la porte me fait sursauter. Je comprends qu'on est en train de la défoncer. Je réouvre mes yeux, sentant de nouveau mon cœur battre rapidement, alors qu'il s'était calmé. Stan apparaît dans les débris à l'entrée du local. Il a réussit à dégager la porte, traverse les flammes pour nous rejoindre et commence déjà à retirer les débris sur mes jambes, qui m'empêchent de bouger. Puis, il me tend sa main pour m'aider à lever. Je la saisis faiblement alors qu'il m'attrape fermement par cette dernière pour me tirer vers le haut. Puis, il se tourne vers Laura. Quand il lui tend sa main, elle refuse son aide.

— Si tu ne prends pas ma main, tu vas mourrir, lui crie-t-il alors que le bruit des craquement du bois et des explosions sur le bateau ne nous permettent que difficilement de communiquer verbalement.

Voyant qu'elle refuse toujours de lui tendre sa main, Stan la lève de force en la tirant par le bras. Il nous fait traverser toutes les deux hors du feu et nous voilà dans le couloir. On tousse alors de plus belle, et on constate les dégâts. Tout est en feu, tout se détruit d'une rapidité fulgurante. Il faut partir de là le plus rapidement possible avant que ce ne soit trop tard.

Dans les escaliers qui nous ramène plus haut, on croise un homme de l'Enclave qui commence à nous tirer dessus. Stan intercepte toutes les balles et brises la nuque de son agresseur avec une facilité déconcertante. Puis, il s'abreuve a sa gorge, tendant ensuite le cadavre à son ex petite amie, qui secoue de nouveau la tête, bien décidée à refuser tout ce qui viendrait du vampire.

— Tes blessures ne cicatriseront pas si tu ne consommes pas un minimum de sang ! s'impatiente-t-il.

Mais, Laura ne répond rien. Elle se maintient à l'écart, ne voulant exécuter aucun conseil de son interlocuteur.

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