Chapitre 31

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Je m'étais endormie avec un bombardement de douleur dans les muscles et les articulations.

Mais, une partie de moi avait trouvé cette journée excitante. J'avais aimé donner des coups, j'avais aimé m'entraîner bien que j'étais consciente que la hauteur de mon niveau était plus proche des pâquerettes qu'autre chose. Mais, lors de l'entraînement, j'avais ressenti une sensation étrange se loger au creux de mon ventre: une sensation brûlante d'enthousiasme et de rage douce qui me donnait envie de me surpasser. Alors, oui, je savais que le chemin allait être long avant d'atteindre un dixième du niveau de Vildred, mais j'étais motivée plus que jamais. Et au delà de ça, j'étais motivée aussi par le fait de faire ce que mon père m'avait toujours interdit.

Le lendemain, je me réveille avec la résurgence d'une douleur diffuse de courbatures musculaires, que je tente toutefois d'ignorer. Aujourd'hui, j'ai prévu de passer la journée avec Laura. Elle m'avait proposé de m'expliquer un peu l'objet de son travail, pour en connaître un peu plus sur son rôle dans l'institut.

Pour une fois, je n'ai pas rendez-vous trop tôt, ce qui me laisse de temps d'un semblant de grasse matinée. Une fois préparée, je me rends à l'Enclave. Le chemin commence doucement à être une habitude. Mais, ça ne me dérange pas. Je parais devenir de plus en plus intégrée parmi les Surnaturels et ça je sais que c'est principalement grâce à Laura et Vildred. Laura est appréciée au sein de l'organisme et Vildred est craint et respecté. Me voir assimilée à eux m'aide à devenir dans les yeux des autres, autre chose qu'un simple imposteur qui se ferait passé par une louve disparue.

Je déambule dans les couloirs à la recherche de Laura. Ces derniers semblent remplis. Les Surnaturels marchent et discutent bruyamment d'une salle à l'autre, le tout dans une ambiance motivante de travail. Alors que je traverse les longs corridors, je croise le regard d'Ulrich. Il semble méprisant, fourbe et acerbe. Il a un léger sourire mauvais au coin des lèvres qui me fait comprendre que malgré que je sois protégée par Vildred, il est toujours là et qu'il guettera tous mes faits et gestes pour me coincer. Je lui accorde un regard glacial mais ne perds pas plus de temps à lui accorder de l'importance. Continuant de chercher la jeune femme du regard, je finis par l'apercevoir un peu plus loin, en train de discuter joyeusement au bout d'un couloir avec deux autres Surnaturels que je ne connais pas. Je la salue alors timidement d'un signe de main, craignant de l'avoir un peu dérangée dans sa discussion. Elle m'adresse alors un sourire radieux et me fait une accolade chaleureuse, en faisant balancer sa grande queue de cheval haute par dessus son épaule recouverte par un voile en dentelle noire.

— Comment vas-tu? Me demande-t-elle, en m'accompagnant déjà à travers le couloir.

— Je vais bien, merci. Impatiente d'en apprendre un peu plus sur l'Enclave, je lui souris alors.

— Alors, tu ne seras pas déçue. Il faut juste que je passe dans la salle commune pour prendre un truc à manger au distributeur. Je n'ai pas eu le temps de déjeuner ce matin, m'indique-t-elle, en posant sa main sur son ventre plat qui dépasse de son haut court en dentelle.

— Aucun soucis.

On pénètre alors dans la salle commune, plutôt vide, mais dans laquelle j'aperçois Vildred.

Il sirote son thé dans un coin de la pièce, le regard appuyé à travers la large fenêtre du haut immeuble qui surplombe La Nouvelle Orléans.

J'apprécie toujours observer la manière dont il est habillé, lui qui a une manière si sophistiquée de se présenter. Ses longs cheveux noirs et lisses sont laissés détachés, tombant en parti devant son épaule. Il porte un col roulé violet foncé sous une veste blazer noir. Son éternel améthyste trône au centre de ses pectoraux saillants qui se laissent deviner à travers son haut qui près du corps. Il porte sur ses mains une paire de gants noirs en cuir qui lui apporte un côté raffiné indéniable. Vildred est le genre d'homme que je verrais bien défiler à la Fashion Week. Il est grand, plutôt fin mais taillé, les vêtements tombent bien sur lui, et il sait de tenir. Il est toujours droit, le menton fièrement relevé, le regard perçant et sa façon de se mouvoir est plutôt souple et élégante.

DoppelgängerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant