Chapitre 34

1.2K 238 20
                                    

Je m'assoie devant les escaliers d'un immeuble, toujours un peu sous l'effet du sédatif qui ne s'est pas totalement dissipé. Un grand frisson parcourt tout mon corps. Je me mets à trembler, fixant le corps de mon deuxième agresseur.

L'attente du retour de Vildred va être longue.

Isaac retire son blouson en cuir qu'il me tend, brusquement, d'un geste un peu franc.

— Ne t'embête pas pour moi, c'est gentil, je décline alors poliment.

Il fait froid et je ne veux pas qu'il se gèle pour moi.

Isaac ne m'écoute pas. Il pose son lourd blouson sur mes épaules, sans m'écouter.

— Tu es en hypothermie. Un des effet secondaire du sédatif. Alors, je préfère ne pas à avoir à te porter si tu fais un malaise.

Toujours pour les bonnes raisons...

— Merci, je finis par répliquer.

Un petit silence s'en suit alors. Je retrace dans ma tête tout ce qui s'est passé, et ce que j'aurais pu être en capacité de faire pour éviter ce qui s'est passé.

Isaac lit dans mon regard mes tourments.

— Ça s'est fait de peu. On serait arrivé quelques secondes après, on ne t'aurait sûrement pas retrouvée, déclare-t-il, en faisant quelque pas pour se réchauffer.

Je vois à la peau de ses bras qu'il frisonne de froid.

— Pourquoi vous êtes revenus? Je demande alors.

— Vildred a une ouïe très fine.

Je hoche doucement la tête. Un silence un peu gênant s'installe. On ne sait pas vraiment quoi dire, tout les deux. Je vois Isaac qui fixe à plusieurs reprise son téléphone pour guetter ses notifications. J'ai laissé le miens à mon appartement donc je n'ai aucun moyen de faire passer le temps si ce n'est de discuter avec lui.

— Bonne coïncidence qu'on t'ai croisé ici, alors, je poursuis.

Si Isaac n'avait pas été dans les parages peut-être que ça n'aurait pas suffit.

Vildred m'aurait raccompagnée jusque chez moi et potentiellement les vampires se seraient infiltrés dans mon appartement. Apparemment, rien ne semble les arrêter.

— Pas vraiment une coïncidence. J'habite à côté, réplique-t-il en pianotant machinalement, les yeux rivés sur son téléphone.

Ah oui?

— Tu loges dans le quartier français? Je questionne, surprise.

Je viens de me rendre compte qu'il habite près de chez moi et que je l'ignorais jusque-là.

Le jeune homme hausse un sourcil et détache enfin les yeux de son portable pour les poser sur moi.

— Ça t'étonne? Les membres de l'Enclave ne dorment pas là bas, hein, réplique-t-il d'un air ironique.

Je hausse les épaules.

— Je ne t'ai jamais croisé ici, c'est pour ça.

— Je me déplace toujours en moto.

Je hoche la tête, puis pose mes yeux sur le vampire. Il n'a pas repris connaissance et continue de giser à côté.

— Pourquoi il est dans cet état? Je demande alors, surprise, puisque je sais que les vampires peuvent cicatriser très rapidement.

— Les balles que Vildred a tirées ont été trempées dans de l'eau bénite. Ça les empêche de cicatriser, me répond le jeune homme en continuant de faire les cent pas, guettant la route.

DoppelgängerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant