Chapitre 146

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Dieu soit loué.

Le bateau qui nous a secouru était celui de patrouilleurs de mer.

Ils nous ont fait monté dans dedans, et ont apporté à Bella les premiers secours, bien qu'insuffisants. Une fois sur la terre ferme, une ambulance nous a emmenés à l'hôpital. Isaac n'a pas pu monter à l'intérieur, mais moi, j'ai prétexté être sa sœur jumelle, pour l'accompagner.

Ils l'ont directement amenée au bloc pour l'opérer. Ils m'ont dit que son état était critique, qu'il y avait peu de chance qu'ils la sauvent, malgré tous les efforts qu'ils allaient déployés.

Je patiente, nerveuse, dans la salle d'attente. Je suis très inquiète pour elle. Je ne sais pas si elle va s'en sortir.

Isaac déboule alors, se ruant vers moi.

— Alors ? Qu'on dit les médecins ?

— Qu'elle a perdu beaucoup de sang. Et au vu de cette perte conséquente, ils se demandent comment c'est possible qu'elle soit toujours en vie. Ils ne savent pas encore si les organes vitaux ont été endommagés. C'est le risque principal. Ils m'ont dit qu'ils comptaient la plonger dans un coma artificiel.

Je suis bouleversée. Je tremble comme une feuille, tellement je suis sous le choc.

Isaac pose sa main sur mon dos pour me rassurer.

— Tu as fait le maximum. Cette nuit a été très dure. Tu devrais te reposer. Bella ne t'en voudras pas.

Je pousse un soufflement d'anxiété, sentant mes yeux s'humidifier à nouveau.

— Je ne peux pas dormir tant que je ne sais pas si elle va s'en sortir.

— Est-ce que tu veux que j'aille te chercher à manger ? me propose-t-il.

Je secoue la tête et m'assois sur une chaise, les mains tremblantes.

— Comment c'est possible, Isaac ? Comment c'est possible qu'ils nous aient retrouvés ?

On été clandestins sur un des nombreux bateaux à prendre le large. On n'a averti personne de notre départ. Alors, comment l'Enclave peut-elle à se point nous traquer ? C'en est terrifiant.

— Ils ont des yeux partout. On les a, de toute évidence, sous-estimés, réplique Isaac, en haussant les épaules.

— Tu as des nouvelles des autres ? je demande, un peu inquiète.

Isaac exécute un mouvement hésitant de la tête.

— Vildred et Parker s'approchent des côtes. J'ai pu recevoir un message de leur part. Mais pour Laura et Stan, je n'ai pas de nouvelles.

— J'espère qu'ils vont bien...Il y a eu tellement de morts sur le bateau. Ils les ont tous tués...ces gens...ils étaient innocents...je murmure alors, complètement troublée par les images cauchemardesques qui me reviennent en tête.

Isaac s'assoit à côté de moi et me prend dans ses bras.

— L'Enclave paiera pour ses crimes, je t'en fais la promesse.

Je me redresse, prise par d'un élan d'indignation.

— Comment ? On n'a perdu toute possibilité d'avoir une preuve. Ils ont compris qu'on se rendait à l'Institut de Londres. On ne pourra pas refaire le voyage sans qu'ils nous en empêchent une nouvelle fois, je lâche, complètement désespérée.

Le maigre espoir qui m'était revenu a disparu en un claquement de doigts. Je ne crois plus en la mission. On n'y arrivera jamais.

— Pas toute, répond énigmatiquement le loups-garous.

DoppelgängerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant