Chapitre 117

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Nous voilà enfin sur le territoire américain. Vildred s'est assuré de passer la frontière sans contrôle, nous permettant de regagner le pays sans carte d'identité. Il connaît certains passages secrets. C'est l'avantage d'avoir travaillé chez les Chasseurs, une bonne partie de sa vie.

Au bout de deux heures de routes, il s'arrête à la première station essence qu'il croise pour utiliser une cabine téléphonique. Il arrête la voiture sur le parking et se tourne vers nous avant d'ouvrir sa portière.

— Tout le monde descend. Surveillez-la moi, je ne veux pas qu'elle reste toute seule, ordonne-t-il à Laura et à moi en pointant du doigt mon sosie.

Bella lève les yeux au ciel et ouvre sa portière pour sortir.

— Oh la la, comme si j'allais m'enfuir au fin fond du farwest...! grommelle-t-elle, exaspéré d'être autant surveillée.

Vildred ne la lâche pas depuis qu'on s'est évadé de la base des Chasseurs. En même temps, on ne peut pas encore réellement lui faire confiance. Mais, elle a tout perdu. Je ne la vois pas nous la mettre à l'envers alors que nous sommes dorénavant les seuls qui peuvons l'aider.

Le Chasseur se dirige vers une cabine téléphonique et compte les pièces qu'il a volé aux soldats, et qu'il a dépouillés après les avoir tuer.

— Tu appelles qui ? je demande.

— Isaac, pour le prévenir qu'on est en vie. Le connaissant, il doit être au bord de la syncope, me répond-il.

Vildred insère une à une ses pièces et compose le numéro d'Isaac.

— Tu le connais par coeur ? je m'étonne alors.

— Avant qu'on perde connaissance et que les Chasseurs nous trouvent, j'ai appris la séquence.

Je hausse les sourcils, surprise. Il s'est montré rapide et particulièrement réactif. Ça fait des mois qu'on se connaît, mais il continue de me surprendre.

— Tu savais qu'on s'échapperait ?

— Non. Je savais qu'on avait quasiment aucune chance de s'évader. Mais, je suis prévoyant.

Je hoche la tête.

— Tu as bien fait.

Il colle alors le téléphone à son oreille, patientant jusqu'à que le loup-garou réponde.

Le téléphone sonne pendant quelques seconde, puis Isaac décroche. Je sens alors un sentiment de soulagement se propager en moi. Je ne veux pas qu'il s'inquiète plus pour nous. Il n'a plus à le faire.

— Ouais, c'est Vildred. Je t'appelle du Texas, initie-t-il.

Le son du téléphone est fort. On parvient à entendre la conversation.

— Mon Dieu, dis-moi que vous allez tous bien, s'inquiète Isaac a l'autre bout du fil.

— Oh et bien, il s'est passé beaucoup de choses, mais on n'a rien, réplique le Chasseur de manière évasive, sans émotion dans la voix.

— Tu es avec Linda ? Laura ?

Vildred se tourne vers nous, et nous dévisage quelques seconde avant de répondre.

— Oui, malgré qu'elles me tapent sur le système, elles vont bien.

Entendre la voix d'Isaac me soulage beaucoup. Je ressens pour la première fois le manque physique. J'ai envie qu'il soit là.

— J'étais mort d'inquiétude, Vildred. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? poursuit le loup-garou, en quête d'avoir plus d'informations.

— Avant toute chose, tu as bien fait ce que je t'avais dit ? Tu n'as pas alerté l'Enclave ?

DoppelgängerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant