Chapitre 69

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|Brandon|

Brandon était un jeune homme charmant. Tout juste vingt-cinq ans, bien bâti, des cheveux épais et dorés virevoltant au gré du vent et un visage lumineux mangé par deux grands yeux bleus espiègles.

Il n'avait jamais véritablement connu de difficulté avec les filles. Extraverti, drôle et perspicace, il avait collectionné les conquêtes et s'était amusé durant des années, mais la sagesse de son âge voulait qu'il se pose dorénavant avec la femme avec laquelle il prévoirait de faire sa vie. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été en couple. Pas parce qu'il n'y arrivait pas, uniquement parce qu'il ne le désirait pas. Il s'était laissé tenté par la jolie Laura. Ancienne mannequin et agent secret à l'Enclave, cette dualité en elle l'avait fait fantasmer. Il n'avait pas connu plus que ça de difficultés pour se mettre avec elle. Cela avait même été facile. Brandon savait quand il plaisait. Il avait rapidement vu dans les jolis yeux bruns en amende de la jeune femme qu'il ne la rendait pas insensible. La manière un peu niaise avec laquelle elle riait à ses blagues et ses manières minaudantes de tripoter ses cheveux en sa présence ne lui laissait aucun doute. Il n'avait pas vraiment prévu de se mettre en couple, encore moins avec une vampire, mais, finalement, qu'il le soit ou non ne lui changeait pas grand chose, si ce n'est s'avoir qu'elle ne pourrait pas aller voir ailleurs.

Et oui, Brandon avait toujours aimé plaire, qu'il soit célibataire ou en relation. Tous les hommes ont des défauts me diriez-vous, peut-être même que vous pourriez lui pardonner son comportement de Dom Juan. Mais, la seule chose qui lui apportait satisfaction était de percevoir dans les jeux de ses homologues féminines une onde palpitante de désir. Et puis, Brandon le savait aussi. Qu'il soit en couple n'allait pas freiner les autres filles de venir lui parler. Bien au contraire. Il savait pertinemment que les femmes étaient d'autant plus attirées par les hommes quand ses derniers étaient en couples. Vous me diriez que la solidarité féminine existe pourtant bel et bien, mais pour Brandon, elle n'existait pas concernant la compétitivité affective et sexuelle. Il s'était rendu compte que pour avoir un homme, elles étaient prêtes à tout, même à trahir leur propre meilleure amie. Tel était le jeu de la séduction. Quand les femmes se retrouvent être rivales, elles n'ont plus aucune pitié.

La façon de penser de Brandon commence sûrement déjà à vous agacer. Mais, peut-être que vous parviendrez à l'apprécier malgré cela. Peut-être qu'il vaut la peine qu'on lui laisse le bénéfice du doute...

Laissez-moi essayer de redorer son blason.

Comment Brandon aime-t-il occuper ses soirées? Vous préfériez sûrement que je vous réponde à jouer à des jeux de société avec sa grand-mère, a garder son petit frère, ou alors à lire un bon bouquin à l'eau de rose. Manque de bol, ce n'était pas le cas pour lui. Brandon adorait sortir. Et, plus il y avait de femmes autour de lui, plus il était content. Alors, forcément, comme il était en couple, il s'assurait que Laura ne se rende compte de rien. Et d'ailleurs c'était plutôt facile de lui cacher cela, pour le moment. Il la trouvait naïve, un peu cul-cul et enfantine. Elle n'était pas du genre à douter, et à l'inverse, avait tendance à s'emballer un peu trop vite sentimentalement parlant.

Brandon n'était pas amoureux. Attaché, oui, mais pas amoureux. C'est pour cela qu'il ne culpabilisait pas d'aller voir ailleurs. Laura travaillait beaucoup et parfois même de nuit. Alors inutile de dire que c'était pour lui souvent quartier libre.

Ce soir là, il avait donné rendez-vous à une jeune humaine dans un bar. Il discutait maintenant depuis une demi heure. Brandon trouvait déjà le temps long. Alors en effet, elle ne brillait pas par son intelligence, mais la taille de son décolleté le motivait à rester le plus longtemps possible avec, pour espérer la ramener chez lui dans la soirée. Ce qui a de drôle avec les humaines, c'est qu'elles se laissent facilement endormir par de belles paroles. Celle-ci n'avait même pas encore vingt ans. Son visage juvénile était pourtant camouflé d'une couche épaisse de maquillage. Elle n'arrêtait pas de tortiller ses longs cheveux blonds décolorés en gloussant comme une enfant, le rassurant sur le fait qu'il lui plaisait sûrement.

DoppelgängerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant