-Chapitre 41-

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Jungkook sentait son cœur lui faire mal dans sa poitrine, se resserrer dans un étau et lui envoyer une douleur aiguë et lancinante. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas souffert pour quelqu'un d'autre que lui-même. Mais voir Taehyung pleurer à chaudes larmes sous la pluie l'avait totalement bouleversé. Alors il avait fait ce qu'il pouvait pour rassurer son petit ami, et ça même s'il ne comprenait pas bien pourquoi des larmes avaient pris naissance sur ses joues dorées.

Sous l'averse qui ne désemplissait pas, il l'avait serré contre lui, et avait bougé son corps lentement à la manière d'un slow, afin de bercer Taehyung en proie à une violente crise de larmes. Peu à peu, il s'était calmé, puis il était resté contre lui, la tête posée sur son épaule, appréciant le doux bruit des gouttes de pluie gelée s'abattre sur eux qui contrastaient avec la chaleur du corps de Jungkook contre le sien.

La Terre était étonnante. Les Terriens étaient extrêmement inconscients. Aucun d'eux ne réalisait vraiment tout ce à quoi il avait accès ; la nourriture à profusion, la nuit, les étoiles, l'électricité, et la quantité incroyable de loisirs et de jeux qui avaient été mis en place dans le simple but de les divertir. Mais ils étaient aussi incroyablement bienveillants. Pas tous, mais la plupart avait un côté humain et altruiste. Jimin était gentil avec lui alors qu'il ne le connaissait pas. Hoseok lui avait ouvert les portes de sa maison avant même de savoir qui il était. Yoongi lui avait serré la main à de nombreuses reprises, heureux qu'il soit ami avec Jungkook.

Et Jungkook.

Jamais Taehyung n'aurait pu imaginer qu'il était possible de ressentir quelque chose de semblable envers un autre être humain. À aucun moment de sa courte vie, il n'avait pensé qu'un tel sentiment puisse exister ailleurs. Être amoureux était la plus belle sensation du monde. Votre cœur semblait léger, il s'envolait au milieu de votre poitrine comme un ballon à l'hélium et le creux de votre ventre était toujours au chaud. C'était si agréable, pensa-t-il son nez dans le creux de son cou.

Pourtant, s'il y avait bien un sentiment qui l'effrayait, c'était celui de l'abandon. Comment pouvait-il ne serait-ce qu'imaginer perdre Jungkook ? Lorsque leurs chemins se sépareraient, Taehyung devrait retourner sur sa planète et l'oublier. Il devrait oublier tout ce qu'il a connu ici, et toutes les émotions qu'il y avait développées.

Il pourrait oublier les plats, le japchae, les snacks, et même les céréales arc-en-ciel. Il pourrait oublier la fac, les cours, et le poids de son sac contenant tous ses livres. Il oublierait la vieille dame de la bibliothèque, ainsi que l'intégralité de ses professeurs. Puis il oublierait la sensation de prendre une douche chaude, l'odeur du gel douche à la vanille, ou encore les caleçons en lycra. Il pourrait aussi avec le temps, oublier le ciel et les étoiles pour se contenter du soleil. Mais jamais, jamais il ne pourrait oublier le visage de Jungkook.

La façon dont son nez se fronce lorsqu'il sourit. Son sourire, tout simplement. Lorsque ses lèvres se retroussent gaiement sur ses petites dents de lapin. Le grain de beauté qui orne le dessous de sa lèvre inférieure, ses grands yeux noirs, et sa peau pâle. Il n'oublierait pas ses mains lorsqu'elles se posent sur son corps, la douceur de ses baisers et de sa langue contre la sienne. La sensation de son souffle dans son cou et de son corps nu contre le sien.

Il ne pourrait jamais oublier ce qu'était faire l'amour avec quelqu'un depuis qu'il lui avait montré le chemin. Il n'avait envie de personne d'autre et rien que l'idée de retourner chez lui et de revoir Mina lui donna la nausée.

Jungkook caressa ses cheveux encore humides et il ronronna légèrement de satisfaction en se rapprochant de lui. Comme si c'était possible. Taehyung était déjà contre Jungkook, leurs corps enfermés dans leurs pyjamas serrés l'un contre l'autre, tandis que son petit-ami le regardait s'endormir en lui caressant les cheveux et le visage du bout des doigts. De temps en temps, il sentait un baiser aussi léger qu'une plume se poser sur le bout de son nez ou sur sa joue, puis la respiration de Jungkook s'intensifier, lui assurant qu'il était toujours là, si bien à côté de lui.

MÉTRARTHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant