MÉTRARTH

-Chapitre 74-

Lisa et Félix arpentaient les couloirs déserts de la base. Ils étaient assez loin des salles scientifiques, et se déplaçaient lentement, Félix ne pouvant pas vraiment accélérer le pas. Lisa gardait son regard fixe sur le fond du couloir, et l'une de ses mains sur la détente de l'arme qu'elle avait subtilisé aux gardes.

— Tu crois qu'ils sont morts ?

— Qui ça ?

— Les gardes... je les ai tués ? demanda Félix avec appréhension.

— Non, ils sont simplement assommés, ne t'en fais pas.

— Mais... il y avait vraiment beaucoup de sang, Lisa...

— Je m'y connais, fais-moi confiance.

— D'accord.

Est-ce qu'elle pouvait lui dire que oui, les deux hommes étaient morts suite aux coups qu'il leur avait portés ? Non, ça aurait beaucoup trop atteint Félix qui était déjà à fleur de peau. La douleur entachait son objectivité, la fatigue aussi, alors il n'était pas nécessaire de rajouter la culpabilité par-dessus tout ça.

Lisa ouvrit les portes discrètement, et vérifia qu'il n'y avait personne avant de soutenir Félix et de l'aider à marcher. Ils progressèrent ainsi pendant une petite demi-heure à travers les dédales. Heureusement que Lisa s'était déjà rendue ici plusieurs fois pour récupérer des médicaments.

Alors que des voix se rapprochaient, elle poussa Félix dans une pièce attenante et posa sa main sur sa bouche. Tout près l'un de l'autre, ils attendirent que les voix et les pas s'éloignent, pour sortir à nouveau et accéder aux laboratoires.

— Ça a l'air énorme ici, non ? dit Félix.

— Oui...

Lisa, concentrée, tapa le code de sécurité qui verrouillait le laboratoire sur le pavé digital, et après un bip, elle poussa la porte.

— Comment tu connaissais le code ?

— Je t'ai dit, je suis déjà venue ici, pour mon père... je connais les codes, et tous les souterrains...

Elle amena Félix jusqu'à un lit d'hôpital, et il s'assit en soupirant.

— Ça va aller ?

— Oui, occupe-toi du sérum.

— Non, on va soigner ta jambe, d'abord.

— Non, le sérum est plus important, on n'a plus le temps.

Lisa remonta ses yeux noisette dans ceux de Félix.

— Si on ne te soigne pas, on n'ira pas bien loin au retour. Alors, prenons le temps de regarder cette jambe, intima-t-elle.

Félix abdiqua. Lisa semblait avoir du caractère derrière son joli minois et sa silhouette frêle. Elle fouilla les placards et attrapa de quoi le soigner. Du désinfectant, des bandes, une pince, du fil et une aiguille.

— C'est pour quoi faire, ça ? questionna-t-il en regardant l'immense pince chirurgicale.

— Pour ôter la balle.

— Attends... souffla-t-il faiblement. J-

— Il faut le faire, ou ça va s'infecter. Tu veux qu'on te coupe la jambe d'ici une semaine ?

— Non !

— Alors, laisse-moi faire !

Il déglutit, et elle le regarda avec insistance.

— Quoi ?

— Enlève ton pantalon.

— Hein ?! Mais j-