-Chapitre 43-

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Félix avait pris la main d'Irène dans la sienne et ensemble, ils avaient couru jusqu'au hall de l'immeuble pour se protéger de la pluie. La jeune fille était gelée, ses dents s'entrechoquaient entre elles alors qu'elle gardait ses bras autour de son corps frêle. Elle ne portait qu'une veste assez légère, un foulard et une robe fleurie accompagnée de collants noirs et de bottines assorties.

L'ondée l'avait transie, et Félix passa son bras autour de ses épaules pour la serrer contre lui afin de la réchauffer. Il regarda l'horizon se dessiner devant lui. Les rues s'étaient vidées suite à l'averse qui accablait la ville depuis déjà quelques heures. Pourtant, les superettes étaient toujours ouvertes, les enseignes lumineuses toujours en fonction et la circulation ne s'était pas interrompue. Ici à Séoul, la ville ne dormait jamais, il y avait toujours du monde dans les rues et les Coréens étaient toujours équipés de parapluie. Les gens se laissaient peu désarçonnés par la météo.

— Est-ce que tu crois qu'on doit monter ? Il est rentré selon toi ?

— Je n'en sais rien... avoua Irène d'une voix douce. Mais il va finir par le faire et on ne va pas dormir ici...

— Oui, et tu vas t'enrhumer. J'ai vu Namjoon avoir un affreux rhume il y a deux semaines, je t'assure que tu ne veux pas faire cette expérience terrestre, crois-moi, assura-t-il en s'engageant vers l'ascenseur.

— Qu'est-ce que ça fait exactement selon toi ? D'être malade ?

— Ça dépend de ce que tu as... il y a des maladies vraiment effrayantes ici... Namjoon a eu un simple rhume. Tu peux l'attraper lorsque tu n'es pas assez couverte et que tu prends froid, surtout quand la température extérieure est changeante. Ton nez coule, ou reste bouché, tu as du mal à respirer, tu tousses, tu as de la fièvre... bref, c'est assez insupportable, mais ça ne dure que quelques jours et ce n'est pas grave du tout, expliqua-t-il en entrant dans l'ascenseur.

— Tu m'impressionnes... dit-elle en souriant timidement. Tu as appris tant de choses à l'université depuis que tu es arrivé.

— Oui, c'est vrai... mais j'angoisse à l'idée de devoir aller en stage à l'hôpital.

— C'est prévu pour quand ?

— J'ai deux mois à faire en juin et juillet.

— Oh, tu as encore le temps, ce n'est pas pour tout de suite, dit-elle en se voulant bienveillante.

Félix s'arrêta sur le palier et posa la main sur la poignée avant de taper le code de sécurité. Il soupira et son regard noisette glissa vers le visage diaphane d'Irène. Il scruta ses intenses yeux bleu nuit et déclara :

— Je ne suis pas sûr qu'on sera toujours ici, tu sais... cette mission me semble mal engagée... avec ce qui s'est passé ce soir.

Irène se mordit la lèvre et baissa les yeux.

— Je sais.

Il déverrouilla la porte et entra dans l'appartement en prenant soin de se déchausser sans mettre de l'eau partout. Il ôta également sa veste qu'il laissa sur le porte-manteau, et aida la jeune fille à se déshabiller en soulevant sa longue chevelure.

Ses gestes étaient délicats, car Félix avait toujours trouvé qu'Irène ressemblait à une poupée, et encore plus après avoir découvert les poupées de porcelaine que certains Terriens collectionnaient. Il trouvait ça très malaisant, mais ne pouvait nier que le visage d'Irène en était proche. Elle avait tout d'une poupée. Ses longs cheveux mordorés, ses grands yeux bleus, et sa peau pâle soulignée par deux pommettes roses et des lèvres rouge cerise.

L'appartement semblait vide de la présence de leur mentor. Alors Félix se dirigea vers la cuisine et ouvrit le réfrigérateur qui éclaira faiblement la pièce restée dans l'obscurité.

MÉTRARTHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant