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Petite modification : j'ai changée le nom d'Aelitha en Aeryn !!

Bonne lecture <3

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Papa est partit sans me laisser de notes, cette fois. Je soupire. Il doit être au côté du roi. Lui, comme tous les autres serviteurs du roi, doivent me chercher. Je me demande si finalement, sous le poids de la pression, il donnera mon nom. C'est possible. Ce n'est pas une chose qui m'est impossible à imaginer.

Je me retrouve déchirée entre mon amour pour lui et ma déception.

- Salut, Eliza. Tout va bien, aujourd'hui ? Dis-je en entrant à l'hôpital.

- Non, malheureusement. Une vingtaine de soldats sont sur le chemin, dit-elle en soupirant, et certains d'entre eux sont dans une situation critique.

Je soupire. Encore. Je la préviens que je vais me changer rapidement, puis je rentre dans le vestiaire. Je retire mes habits et porte l'uniforme blanc. Une fois prête, je sors des vestiaires et prends une grande inspiration. Cette journée sera difficile. Je dois garder mon sang-froid, mon calme et surtout, je dois contrôler mes émotions.

La partie la plus difficile.

Je me dirige vers les urgences, mais quelqu'un pose une main sur mon poignée, m'interrompant dans mon élan. Je me tourne, prête à en découdre avec cette personne mais je m'arrête.

- Votre Altesse ?

Il s'approche de moi, toujours avec ce sourire ravageur. Je suis surprise de le voir ici, sa visite était hier et elle s'est terminée. Que fait-il ici ?

- J'étais juste ici, dit-il en pointant du doigt le recoin près du vestiaire, je pensais que vous m'aviez ignorés délibérément.

- Non... je... comment oserais-je ? Bafouillé-je.

- Je vois... Dit-il avant de changer de sujet. Vous, obéissez-vous à la famille royale ?

Je suis prise de court par sa question, mais je ne baisse pas la tête. Je la garde haute. Je sais que je devrais m'excuser et partir travailler, mais mon corps ne m'obéit pas. Je reste figé sur place, et parle avec le prince avec tant de désinvolture que j'ai commencé à douter d'être moi-même.

- N'êtes-vous pas la loi ? Ne sommes-nous pas obligés ? Dis-je en inclinant ma tête sur le côté.

Il me regarde amusé, ce qui me donne l'impression d'être l'animatrice d'un cirque. Suis-je aussi ridicule qu'il ne fait que de sourire ?

- Alors pour répondre à la question, oui. Comme tous citoyens chérissant sa liberté, oui, je vous obéis.

- Et si je vous... si je te dis que je t'invite à un dîner, demain soir, m'obéiras-tu et viendras-tu ?

J'avale difficilement ma salive. Un dîner ? Que lui et moi ? Mes mains commencent à suer, alors que mon cœur tapait fortement contre ma poitrine.

- Votre Altesse... je ne veux pas que vous méprenez mon respect pour vous, dis-je d'une petite voix, je pense que j'aie toujours le droit de dire que... je ne suis pas intéressée.

- Généralement, les femmes sont conquises qu'avec un regard. Dit-il, un sourire en coin. Je sens qu'il va me falloir de beaucoup plus pour t'impressioner.

Je retiens mes yeux de rouler. Je ne comprends pas ce soudain intérêt envers moi, n'y a-t-il pas des princesses dans les autres royaumes ? C'est d'ailleurs son destin. Et s'il sait cela, mais me fait toujours la court, alors je peux être certaine qu'il n'est pas sérieux.

- Aeryn ! Entendis-je. Aeryn, cours !

Je tourne vivement la tête, Eliza arrive vers moi en courant. Elle était si pâle, et ses larmes trempaient son visage.

- Aeryn, mon frère... mon frère est gravement blessée. Dit-elle en pleurant.

Je n'attends pas plus pour me diriger vers les blessés. Eliza m'amène jusqu'à son frère et à premier vue d'œil, je pouvais dire que son état est critique. Je porte des gants, et m'apprête à le soigner avant de remarquer le prince, toujours à mes côtés.

- Vous ne pouvez pas être ici ! M'écrié-je.

- Je veux te voir à l'action. Dit-il, d'un ton neutre. Il n'y a rien de mal à cela.

Mais j'ai été appelé pour utiliser mon don. Et je ne peux pas l'utiliser devant lui.

- Si. Je vais vous demander de partir, Votre Altesse. Dis-je fermement. Partez, et laissez-moi faire mon travail, sinon cet homme mourra !

Mais il ne bouge pas. Et je vois qu'Eliza commence à perdre patience. Je déchire le haut du soldat et tente malgré tout d'arrêter le saignement pour ne pas empirer son cas, le temps que le prince se décide à partir.

- Vous n'entendez pas ?! S'écrie Eliza, les larmes aux yeux. Mon frère mourra à cause de vous ! Partez, bon sang, partez !

Le prince nous regarde longuement, avant de s'en aller en silence. Je soupire de soulagement alors qu'Eliza ferme les rideaux sur nous, et je pose mes mains sur le torse de son frère. Elle ne dit rien, alors que j'analyse son frère, et je peux presque entendre ses prières silencieuses.

Leif, tu es toujours là ?

Je sens chaque os cassé se recoller entre mes mains. La sensation me fait trembler, comme à chaque fois. C'est plaisant... sentir ce qui est mort revivre.

Aeryn ? Je suis .

Je lâche un léger sourire. Il y a donc un espoir. Je lève la tête vers Eliza et hoche la tête, rassurant un peu son cœur. Elle me sourit à son tour, soulagée.

Très bien. Je veux que tu t'accroches, Leif. Ta sœur est ici, elle t'attend. Je vais t'endormir, mais tu iras bien.

Sa réparation prend plus de temps que prévue, il a dû être gravement blessé aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Je garde la connection qu'est ma main entre mon don et son corps, malgré que je sens pour la première fois une certaine faiblesse. Mon corps entier tremble, et je suis si fatiguée. Comme si je n'avais pas dormis pendant des semaines.

- Aeryn, tu saignes du nez ! Me fait remarquer Eliza.

Mais je ne lâche pas. J'ai bientôt finis. Il sera bientôt totalement hors de danger. Et je vais devoir passer aux autres. Les guérir, eux aussi. Ils m'attendent tous. L'infirmière miraculeuse. La guérisseuse. Celle que le roi cherche désespérément pour l'exploiter encore plus.

- Je dois...

Ma voix n'est plus qu'un murmure. Je me sens partir. Je remarque ma peau perdre de ses couleurs, et mes phalanges sont devenus très blanches. Ma tête tourne. Et malgré ma volonté de ne pas lâcher, je lâche. Avec toute ma faiblesse, je lâche.

Et alors que j'allais m'écrouler au sol sous les cris de mon amie, je sens des bras m'attraper.

La Légende du Soleil et de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant