Chapitre 10 - Kungmaa (2/2)

34 7 8
                                    


Lorsqu'il rouvrit les yeux, Tashi était allongé

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, Tashi était allongé. Il tenta instinctivement de bouger ses bras, s'assurant que ses poignets n'étaient plus liés. Ses seules astreintes étaient celles de sa force, considérablement diminuée, et de la douleur qui le tiraillait toujours. Des cataplasmes avaient été appliqués sur ses blessures les plus profondes, mais ils ne suffisaient pas à apaiser son corps meurtri. Il essaya de se relever, mais abandonna vite cette idée. En tournant la tête, il reconnut d'emblée la chambre qu'il n'avait pourtant fréquentée que quelques sabliers à son arrivée. Son regard rencontra un verre d'eau posé sur une petite table, il s'en empara et le but d'une seule lampée, manquant de s'étouffer. Il prit alors conscience de son étrange goût. Était-ce du poison ? Cela n'avait aucun sens, le libérer pour le faire tuer juste après...

Sa toux avait très certainement trahi son réveil car aussitôt, une silhouette s'était approchée de lui. Le jeune elfe ignorait combien de temps il était resté évanoui, mais apparemment, Isenza ne l'avait pas quitté.

– Je n'ai aucun intérêt à t'empoisonner, confia-t-elle en devinant ses pensées. Cet élixir te permettra de recouvrer tes forces plus vite.

– Comment m'avez-vous fait libérer ? se tâta-t-il d'une voix rauque et fatiguée.

– J'en ai donné l'ordre. Cela te surprend ?

Tashi était déconcerté par sa réponse, et par le large sourire de satisfaction qu'elle affichait. Il ne comprenait plus rien, et il aurait juré qu'elle s'en réjouissait. L'animosité dont elle avait fait preuve lors de leur dernière rencontre s'était comme évaporée, révélant à nouveau son élégance lascive. Elle était consciente de l'emprise qu'elle avait sur lui depuis qu'elle l'avait libéré, depuis qu'il avait accepté d'être son pion. Et dire qu'il l'avait prise pour une épouse douce et résignée. Il se demanda si son mari lui-même se laissait berner par son jeu.

– Comment avez-vous réussi à convaincre Thidrik ?

– Tu n'as pas à t'en faire pour lui. Je lui ai montré que tu étais innocent, rétorqua-t-elle avec assurance.

– Mais il sait bien que je ne le suis pas.

– Il ne sait rien du tout, et toi non plus. Tu crois vraiment qu'il t'a fait arrêter parce qu'il a deviné que tu n'étais pas Jigme ? Mon mari n'a pas plus de discernement qu'un mammouth. Et s'il avait eu le moindre doute sur ton identité, il t'aurait tué dans l'instant. Tu es accusé d'avoir volé une gemme de Pi, et la réaction que tu as eue en attaquant ses gardes n'a pas plaidé en ta faveur.

– Alors vous êtes la seule à savoir que je ne suis pas Jigme ? Qu'est-ce qui m'a trahi ?

La curiosité lui brûlait les lèvres, lui qui s'était donné tant de mal à entrer dans la peau d'un autre. Il se sentait soulagé que sa mission ne fût pas compromise. Il ignorait ce qu'elle lui demanderait en échange, mais c'était sûrement préférable à une mort lente et cruelle. Comment l'avait-elle démasqué ? Quand d'autres auraient pu se satisfaire de l'apaisement fugace d'avoir échappé à d'atroces souffrances et à une mort certaine, lui, restait obsédé par cette question pourtant dérisoire.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant