Chapitre 13 - Territoires de Loeknohr (2/2)

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Quand ils eurent terminé leur abri, Tashi était autant affamé qu'épuisé

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Quand ils eurent terminé leur abri, Tashi était autant affamé qu'épuisé. Mais il n'avait plus froid. Le guerrier piégé à l'intérieur utilisa ses pouvoirs pour créer une étroite sortie, pendant que l'autre commençait à allumer un feu avec des bûches ramassées. Il versa dessus le contenu d'une gourde à l'odeur nauséabonde. Sûrement de l'huile de phoque. Les Loeknohriens possédaient cette ressource en abondance et l'utilisaient beaucoup comme combustible.

– Comment est-ce que je pourrais me rendre utile ?

Pour toute réponse, le Loknohrien lui jeta un regard dédaigneux, puis poussa un reniflement bruyant. Il n'avait pas échangé une seule parole avec lui depuis leur départ. Et contrairement à l'autre guerrier qui semblait seulement taciturne, celui-ci dégageait une réelle hostilité à son égard.

Quelques instants plus tard, il prit la relève de son confrère et disparut dans la grotte de neige qu'ils avaient façonnée. Il s'attelait maintenant à solidifier les parois intérieures.

– Je n'aurais pas imaginé qu'on puisse faire un tel abri si rapidement, admira Tashi.

Ses compliments étaient rares. Et il ne l'avait pas fait pour simplement engager une conversation ou chercher sa sympathie, mais par pure sincérité.

– Hiver froid ici, répondit le guerrier en commençant à se déshabiller près du feu.

Tashi observa avec une curiosité gênée les centaines de scarifications qui recouvraient son dos. Pour ne pas paraître trop indiscret, le Dongārien en détourna rapidement son regard et fixa le ciel. Le temps s'était découvert. La nuit était définitivement tombée, dévoilant enfin les milliers d'étoiles brillant dans l'obscurité. Elles lui semblaient si lointaines, à lui qui avait l'habitude de les observer depuis les hauteurs de ses montagnes. Pourtant, il arrivait à les reconnaître. Et comme il le pressentait, ils ne se dirigeaient pas du tout vers le sud.

– Pourquoi nous dirigeons-nous vers le nord ? demanda-t-il d'un air anodin, déroulant une carte qu'il avait prise avec lui.

Le guerrier finit d'étendre sa tunique au-dessus du feu et lui jeta un regard surpris. Il s'avança alors et observa le parchemin avec une attention particulière. Était-ce la première fois qu'il voyait une carte ? Peut-être ne savait-il pas lire. À l'Académie, les Loeknohriens étaient rares et maintes rumeurs se propageaient à leur sujet.

– Nous sommes ici, indiqua Tashi du bout de son index complètement violacé par le froid. Or on m'a dit qu'en cette saison, les Kriger étaient installés par-là, pourquoi ce détour ?

– Comment toi sais qu'on sommes là ? Pas forêts, montagnes sur ton dessin. Où toi ramasser ce bran ?

– Elle n'est certes pas complète, répondit Tashi sans montrer le moindre signe d'étonnement. (Décidément, ce guerrier semblait bien plus instruit que ne le laissait penser sa façon de s'exprimer.) Mais les côtes sont bien représentées. Pour le reste, c'est là, ajouta-t-il en appuyant son index contre sa tempe. Et je n'ai nul besoin de connaître les montagnes ou les forêts : je laisse les étoiles me guider. Elles m'indiquent le nord, le sud, l'est et l'ouest.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant