Chapitre 24 - Haut-Cerf (3/3)

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« Repliez-vous ! »

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« Repliez-vous ! »

Le cri résonna entre les tempes de Senge, couvrant complètement le braillement des soldats qui se ruaient sur la citadelle. Senge reconnut aussitôt la voix d'Hichen. Ce dernier était resté auprès du chig.

« Qu'est-ce que tu racontes ? » pensa le commandant.

« Vous devez prévenir le Général, le chig demande de se retirer, sans attendre ! »

– Mon Général, cria-t-il à Athán. Nous devons nous replier !

– La porte est en train de céder !

– C'est un ordre du chig.

Athán le fixa intensément, hésitant.

Norbu, qui venait d'intercepter l'échange, tendit sa main vers un soldat pour le sonder. Celui-ci fut tellement pris au dépourvu qu'il n'eût le temps d'émettre aucune barrière mentale.

– À terre ! hurla-t-il en se retirant aussitôt de son esprit.

Comme pris de démence, il élança son cheval en direction du Chef des Armées, et se jeta sur lui, l'entraînant dans sa chute. Le sol se dérobait sous leurs corps, véritablement. Leurs montures s'écroulèrent, à quelques pas d'eux. Athán comprit que sans son intervention, il se serait assurément retrouvé écrasé sous son poids.

Le champ de bataille était devenu une terre mouvante, sur laquelle les chevaux s'effondraient un à un, broyant leurs cavaliers en voulant se remettre sur pattes. Ceux qui y parvenaient fuyaient au galop, abandonnant leur cavalier meurtri à ces terres voraces.

– Aux remparts ! s'écria Senge en désignant du doigt la forteresse.

Là-bas, le sol ne bougeait pas. Sans quoi tout l'édifice se serait très certainement effondré. Athán et sa garde coururent jusqu'aux murs de pierres pour y trouver refuge.

– Ces chiénins ! Ils utilisent leur élément pour nous contraindre à nous replier ! s'exclama Mingzen.

– Non, rétorqua Norbu, ils nous empêchent de battre en retraite pour gagner du temps. Nous devons riposter sans attendre !

– Riposter contre la terre qui se dérobe sous nos pieds ? maugréa le soldat trapu en lançant un juron. Ses yeux et sa voix débordaient d'une rage impuissante.

– Gagner du temps, tu dis ? l'interrompit Athán.

Il contemplait amèrement le désastre qui se déroulait devant lui. Les soldats qui tentaient encore de fuir finissaient enterrés vivants, happés par le sol. Les pertes de l'armée impériale ne se comptaient désormais plus en centaines, mais en milliers d'hommes. Seuls les archers restés en retrait étaient hors de danger.

– D'autres troupes arrivent, de Sinohra.

– Qu'est-ce qu'on fait, Mon Général ? demanda Senge après avoir lâché à son tour un juron.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant