Chapitre 16 - Beleanor (1/2)

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Une pluie diluvienne s'abattait sur le camp militaire

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Une pluie diluvienne s'abattait sur le camp militaire. Le soleil n'était pas encore couché, mais des feux avaient déjà été allumés pour éclairer les allées. Norbu était agenouillé sur l'étroite passerelle suspendue aux barricades. Le ciel s'était soudainement assombri. De sa hauteur, il percevait à peine les lumières de Beleanor par-delà les bois. Malgré la capuche noire qui lui recouvrait la tête, le soldat était trempé jusqu'aux os. Un autre garde, lui aussi encapuchonné, attendait à ses côtés. Athán leur avait donné l'ordre de se tenir prêts, tout en restant dans l'ombre. La mission devait passer inaperçue.

– Tu crois que c'est encore un test ? chuchota-t-il à Norbu.

Ce dernier ne répondit pas. Les yeux plissés pour voir malgré la pluie et l'obscurité, il fixait la scène avec une intense concentration. Plusieurs dizaines de Myselthiens avaient commencé à se rassembler devant la grande porte fermée. Le Chef des Armées était là aussi, entouré de soldats.

– Ce n'est pas une mission pour nous. Ça devrait être aux archers de faire ce boulot, maugréa-t-il de nouveau. On devrait être en bas, à assurer la sécurité du Chef des Armées ! Pourquoi sélectionner les meilleurs combattants si c'est pour...

– Ferme-la, lui ordonna Norbu d'un ton sec.

– Oh ! calme-toi, tu te prends pour qui, à répondre comme ça à un frère de garde ?

Norbu resta silencieux, il ne daigna pas tourner la tête vers lui.

– Eh, mais attends, je te reconnais, toi ! s'exclama-t-il. C'est toi qu'il n'a pas même pu toucher lors des affrontements ! C'était vraiment fou, c'est quoi ton secret ? Comment tu...

Il s'interrompit brutalement en sentant le contact glacé d'une lame sur sa peau. Un bref instant avait suffi à Norbu pour dégainer sa dague et la brandir sous la gorge de son nouveau frère.

– Je t'ai dit de la fermer, insista Norbu. Si nous ne sommes pas en bas à protéger le Général, c'est que la mission qu'il nous a confiée est plus importante qu'elle n'y paraît, murmura-t-il en se tournant enfin vers lui. Ce n'est pas son exécution qui est compliquée, mais le fait de la garder secrète. Maintenant, ferme-la ou tu vas tout faire foirer.

En dessous d'eux, la tension devenait palpable. Les rangs des Myselthiens ayant fait le choix de quitter le campement avaient cessé de grandir, mais de nombreux soldats continuaient de venir seulement pour assister à la scène, malgré l'averse. La cour n'était pas noire de monde, mais il y avait suffisamment de spectateurs pour que cela dégénère. La décision du Chef des Armées de laisser les Myselthiens rentrer aussi facilement chez eux avait créé une vive polémique du côté des Dongāriens. Beaucoup auraient préféré les tuer, ou les garder comme esclaves. Après tout, s'ils les libéraient, c'étaient des ennemis de plus à combattre. Des débordements étaient donc à craindre. Athán observait la scène avec une certaine appréhension, en témoignaient la raideur de ses épaules et les coups d'œil furtifs qu'il n'arrêtait pas de jeter dans tous les sens.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant