Chapitre 14 - Beleanor (1/2)

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Depuis la veille, les discussions n'avaient cessé de fuser entre les barricades du camp militaire

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Depuis la veille, les discussions n'avaient cessé de fuser entre les barricades du camp militaire. Toutes avaient pour seul objet la visite du roi.

– Tu as entendu ce qu'il a dit ! siffla une voix à travers une toile de tente myselthienne.

Senge, qui avait pris un raccourci entre les installations pour regagner ses quartiers, s'arrêta aussitôt et tendit discrètement l'oreille.

– Oui, je sais, répondit une autre voix, nettement plus agressive... Patienter et garder la foi... Tu parles ! Tu sais très bien ce que ça veut dire. Il ne peut plus rien pour nous. Il s'est barré, nous abandonnant à notre propre sort.

– Et tu t'attendais à quoi ? Qu'est-ce qu'il pouvait faire ? Lancer sa garde contre le camp entier ? Nous serions morts de toute façon, et lui aussi. Bien sûr qu'il est parti en nous laissant. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire.

– Il aurait pu répondre à l'appel de l'Empereur, comme nous l'avons fait, nous.

Des chuchotements trahirent la présence d'autres soldats dans la tente. Senge n'avait toutefois aucune idée de leur nombre.

– Alors comme ça tu es dans le camp de l'Empereur ! s'exclama une troisième voix. Comment oses-tu douter de notre roi ? Même pendant les années les plus sombres, il s'est toujours montré juste et bon envers nous. Pendant que ce tyran vers lequel tu te tournes n'a eu de cesse de nous dépouiller jusqu'au dernier dard !

– Peut-être, mais je préfère rester en vie !

D'autres chuchotements s'élevèrent.

– Si tu veux rester en vie, tu n'as qu'à te faire discret, c'est ce qu'a dit le roi !

– Et pendant combien de temps ? réprouva une nouvelle voix, plus forte, sans avoir l'air de se soucier qu'on puisse l'entendre. Quand on sera sur les champs de bataille, à tuer nos propres frères, là encore on se fera discrets ? Et crois-tu qu'ils nous laisseront tranquilles une fois que la guerre sera officiellement déclarée ? Rainier est bien bon, mais je ne pense pas qu'attendre patiemment soit la solution. Dès qu'il le pourra, ce foutriquet de Chef des Armées nous exterminera. Il est encore pire que son père, il n'y a qu'à voir la façon dont il a exécuté Malbec. Il jubilait. Non ! On ne va pas attendre de se faire massacrer, il faut frapper fort, cette nuit !

Senge entendit des bruits de pas. Plutôt que de risquer de se faire surprendre, il préféra lever le pied, estimant en avoir déjà suffisamment appris. Le jeune soldat fit demi-tour, il était de son devoir d'en informer Athán au plus vite.

– C'est à vous que votre père a laissé la charge de déclarer officiellement l'état de guerre, rétorqua le chig. S'il ne l'a pas fait lui-même avant de repartir pour Samrata, c'est uniquement pour vous permettre d'asseoir votre autorité, alors ne gâchez pas cette opportunité !

– Je le sais ! tempêta le prince.

Athán ne s'était toujours pas remis de l'affront que lui avait fait le roi en le comparant à Gailhart, prétendant ouvertement qu'il était trop jeune et trop naïf pour diriger l'armée impériale. Le jeune Chef des Armées s'en voulait de ne pas avoir su le remettre à sa place. Il était resté là, sidéré par ce mépris. Depuis, son orgueil ne s'était toujours pas apaisé, et sa colère avait continué de grandir.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant