LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerre

Chapitre 42 - Haut-Cerf

Message à tous mes lecteurs adorés : Il ne reste plus que 6 chapitres, et oui. Ce premier tome en contient 47 + Épilogue. Comme je me suis mise à poster les chapitres entiers et non en deux parties, je ne poste plus qu'une fois par semaine. Le mardi. Tout sera donc publié avant la fin de l'année. Je tenais déjà à vous remercier pour m'avoir suivie pendant cette longue aventure, tout particulièrement à AndaPanda pour tous ses commentaires ! C'est un plaisir de voir mes personnages vivre à travers quelqu'un d'autre. Je m'engage à laisser tous les chapitres en ligne jusqu'à la fin du mois de janvier. Mais comme mon livre a été publié et que bon, mon but est aussi de le vendre 😅 je retirerai ensuite une bonne partie des chapitres.

Et si ça vous intéresse, j'ai aussi créé un jeu de cartes à rôle caché sur le thème de l'univers. Vous pourrez y incarner votre personnage préféré, même s'il est déjà mort. Vous vous souvenez de Krighorn ? 🪦

Bon allez, assez parlé ;)

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Un nouveau hurlement retentit depuis la porte entrebâillée du cachot. Toujours aussi intense que les autres. Un cri désespéré, glaçant. Il semblait empreint d'une sorte de démence. Le visage de Senge se crispa sans qu'il ne puisse le dissimuler. Cela faisait plusieurs semaines que l'Empereur l'avait personnellement assigné à la garde de cette geôle. Il ne s'était jamais permis d'entrer, préférant rester au-dehors, tapissant la honte qui le tenaillait dans l'ombre impénétrable du couloir. Malgré tous les honneurs que lui faisait l'Empereur, il se sentait méprisable, d'une lâcheté impardonnable. Il écoutait, impuissant, le supplice de celui qu'il considérait encore comme un ami.

Des pas lourds résonnèrent dans les escaliers menant aux cachots. Jurgen apparut, suivi de près par deux de ses hommes. Depuis qu'ils avaient découvert la trahison de l'une des esclaves myselthiennes, et plus éminemment depuis qu'il avait reçu un doigt coupé de son fils, la tension était devenue écrasante dans l'enceinte du château. Plus aucun soldat n'osait montrer la moindre jovialité en sa présence. Les parties communes étaient désertes, baignées dans une morosité pesante.

Lorsque l'Empereur arriva à son niveau, Senge s'inclina respectueusement devant lui, avant de le suivre à contrecœur derrière la porte.

Jurgen avait exigé qu'il l'escorte à chaque fois qu'il rendrait visite à l'Autre. Pour autant, il ne lui adressa pas un regard. Son visage fixe semblait encore plus sombre qu'il ne l'avait été ces derniers jours. Toute trace de sourire avait disparu de ses lèvres. Ses pommettes légèrement rehaussées s'étaient durcies, noircies par les profonds cernes qui le creusaient.

En découvrant Norbu sur la table, Senge se figea. Un effroyable sentiment de culpabilité et de pitié le submergea. Son ami n'était pas attaché à la table, il y était cloué. Son corps nu était transpercé de dizaines de pieux, larges de plusieurs pouces. Son torse était ouvert sur toute la longueur. Sa peau avait été découpée et détachée, épinglée sur les côtés. Un elfe était penché sur lui. Il maintenait fermement dans ses mains deux pics enfoncés à travers sa chair, empêchant celle-ci de se refermer afin de laisser béantes ces entrailles. Étrangement, pas une goutte de sang n'en sortait. À la place, une fine substance visqueuse, aussi sombre que de l'encre, se mouvait avec lenteur sur toute la surface de ses organes, comme pour les protéger. Un autre elfe était présent. Il dessinait, avec une mine de plomb et une extrême concentration, chaque détail de ses viscères apparents. Le chig observait avec une indifférence glaçante.