Chapitre 24 - Haut-Cerf (1/3)

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Après trois jours de marche, à transporter en charrettes tout ce qui leur serait nécessaire pour établir leur nouveau campement ; le Chef des Armées donna enfin l'ordre de s'installer

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Après trois jours de marche, à transporter en charrettes tout ce qui leur serait nécessaire pour établir leur nouveau campement ; le Chef des Armées donna enfin l'ordre de s'installer. Ils n'étaient plus qu'à quelques sabliers de Haut-Cerf, la distance était raisonnable tant pour assurer leur sécurité que pour mener un siège. La nuit commençait déjà à tomber et de nombreux signes de fatigue se lisaient sur le visage des soldats. Ceux-ci s'affairaient à monter les tentes dans l'espoir d'y dormir dans de meilleures conditions.

– Senge, appela Athán en tirant sur ses rennes pour arrêter son cheval.

– Mon Général.

– Ce soir, tu partiras en repérage avec la moitié de la garde. Les Myselthiens nous attendent, peut-être savent-ils déjà que nous sommes là. Nous devons être vigilants.

Loin d'être rassuré par le rapport que venaient de lui faire les premiers éclaireurs, le Chef des Armées trouvait ce calme tout à fait anormal. Les Myselthiens avaient forcément eu vent du massacre à Beleanor et leur absence de réaction n'augurait rien de bon.

– Aussi, ajouta-t-il en descendant de son cheval, garde Norbu à l'œil. Si je n'ai aucun doute sur ses aptitudes, je n'ai pas encore cerné ses motivations. Je me méfie.

Senge acquiesça. Son visage avait fini par être marqué des mêmes traits graves qui creusaient celui d'Athán, on n'y décelait plus la moindre trace d'insouciance. En revanche, son regard était toujours illuminé de cette volonté furieuse.

– Alors, ne vaudrait-il pas mieux l'exclure de la garde ?

Athán réfuta d'un signe de tête :

– Nous aurions tort de nous passer d'un aussi bon élément... et le fait de s'opposer à son grand-oncle pour rejoindre ma garde est déjà un acte de loyauté. C'est juste que... je ne comprends pas sa décision.

Senge acquiesça avant de prendre retraite.

Athán attacha son cheval et alla trouver Chig Rohir dans sa tente.

– Votre Altesse.

Le conseiller ne détacha pas pour autant son regard de la carcasse de volaille devant lui. Il sortait tout juste d'une traversée.

– Vous avez perçu quelque chose ? s'enquit le Chef des Armées.

– Rien de plus. Je n'ai détecté aucune activité de leur part, dans aucune précognition.

– La victoire n'en sera que plus facile, conclut Athán en s'asseyant dans un coin.

– Il y a quelque chose qui ne va pas. J'ai l'impression de ne pas tout percevoir. Lorsque j'ai sondé son esprit, j'y ai perçu des batailles sanglantes, avec autant de pertes de notre côté que de celui des Myselthiens.

Athán devina qu'il parlait de Norbu. Depuis que ce dernier avait rejoint sa garde, le chig refusait catégoriquement de prononcer son nom. Le prince pressentait qu'il y avait quelque chose d'autre, qu'il ne s'agissait pas juste d'un conflit familial. L'attitude des deux Verseaux avait drastiquement changé depuis cet incident.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant