Chapitre 24 - Haut-Cerf (2/3)

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Ils se dirigèrent aussitôt vers la tente du chig

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Ils se dirigèrent aussitôt vers la tente du chig. Tandis que le soldat en faction devant les quartiers du Conseiller de l'Empereur alla prévenir ce dernier, Norbu préféra s'éclipser, sous le regard indiscret d'Hichen. L'obsession que lui portait celui-ci était toujours aussi persistante.

– Pour l'Empire ! salua Senge lorsque le chig apparut hors de la tente. Nous avons trouvé ce soldat lors de notre mission.

– Fais-le entrer, et assure-toi qu'il ne puisse pas s'échapper. Puis tu préviendras le Chef des Armées.

Hichen ne manqua pas de remarquer le regard balayant du chig, comme s'il cherchait quelque chose, ou quelqu'un parmi eux, avant de disparaître sous sa tente.

– Avez-vous appris quelque chose ? s'enquit Athán en apparaissant dans la tente.

Le chig ne répondit pas. Sans doute n'avait-il pas même perçu la présence du prince. Il se tenait debout, derrière le prisonnier dont il serrait les tempes entre ses longs doigts osseux. Ce dernier était ligoté à une chaise, le corps écorché par ses multiples chutes lorsqu'il avait été traîné derrière le cheval de Senge. Sa tête était basculée en arrière. Il ne s'était visiblement pas prêté à l'exercice de son plein gré. Laisser un chig entrevoir la voie de l'Oracle à travers son esprit n'avait jamais été agréable, mais lorsqu'on s'y opposait en créant des barrières, l'expérience s'avérait affreusement douloureuse. Le chig devait alors les briser une à une. L'expression de souffrance qui déformait les traits de visage du Myselthien pouvait en témoigner. Ses yeux grand ouverts n'exprimaient pourtant pas la moindre émotion, ils étaient vides, tels ceux d'un corps dénué de toute vie. Chig Rohir avait pris pleinement possession de son esprit.

Dans le plus profond silence, Athán et Senge l'observèrent torturer le prisonnier. Le commandant était sciemment resté en retrait tandis que le prince prit ses aises sur un siège.

Lorsque le chig mit enfin un terme au supplice du prisonnier, ses traits n'affichaient aucune satisfaction.

– Son destin ne m'apprend rien. Il finira tué quoiqu'il arrive. Que ce soit ici ou de la main de ses propres frères, en retournant parmi les siens. Sonder son esprit n'est pas suffisant, je vais devoir parcourir les sphères de l'Oracle plus en profondeur, déclara-t-il froidement en s'emparant d'un long couteau sur la table.

– Et son passé ? l'interrompit Athán.

– Il ne sait rien.

Le prisonnier n'était pas mort, mais il avait dépensé tant d'énergie à lutter contre cette intrusion qu'il avait perdu connaissance. Le chig détacha le plastron de cuir de son corps inerte et déchira sa tunique émeraude. Sous le regard dégoûté du prince et de son commandant, il prit soin de le réveiller avant de faire pénétrer sa lame dans son abdomen, l'entaillant largement.

Le Myselthien sembla hurler de douleur bien qu'aucun son ne sorte de sa bouche, se contorsionnant autant que ses liens le permettaient.

Accéder aux sphères plus profondes de l'Oracle nécessitait un sacrifice. Chig Rohir avait éventré le malheureux prisonnier et s'imprégnait maintenant de sa souffrance pour l'offrir aux Dieux, et entrevoir une infinité d'avenirs. Mais il n'était pas question de se perdre dans les myriades de futurs.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant