Chapitre 19 - Samrata (2/2)

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Le prince aux cheveux mordorés était déjà installé dans la loge principale lorsque Jurgen y fit son entrée

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Le prince aux cheveux mordorés était déjà installé dans la loge principale lorsque Jurgen y fit son entrée. Aussitôt qu'il l'aperçut, le jeune elfe se leva et s'inclina devant lui. Il semblait en bien meilleure santé que lors de leur dernière rencontre. Ses paupières ne pesaient plus sur ses yeux, et les cernes qui creusaient son visage avaient complètement disparu. Toutefois, il n'avait pas pour autant retrouvé son éclat, arborant un air lointain, dénué de toute expression. Bien que Gailhart eût le temps de recouvrer ses forces, la fatigue avait laissé place à l'ennui dans son regard.

L'Empereur examina son hôte avec attention, scrutant chaque détail de sa physionomie. Mais son manque d'émotion ne l'aida guère à deviner si, malgré sa captivité dans la prison dorée qu'il lui avait octroyée, celui-ci eut vent des récents événements, notamment de sa rencontre avec le Roi.

– Mes salutations, seigneur Montaril, annonça-t-il d'un air sérieux. Je tiens à pardonner mon absence de ces derniers temps. Ce délaissement n'est pas du tout acceptable pour un invité de ton envergure.

Pendant qu'il s'installa sur un fauteuil face à l'arène, le jeune elfe le suivit du regard, se contentant d'un signe de tête pour lui montrer qu'il ne lui en portait pas rancune. Le prince avait conservé un souvenir mitigé de leur dernière entrevue : sous ses airs affables, l'Empereur s'était bien gardé de lui donner les véritables raisons de sa détention, et ne s'était aucunement engagé à lui remettre ses armes, ni même à le laisser entrer en contact avec son frère.

Cette fois-ci, le jeune prince n'avait pas l'intention de se laisser manipuler si facilement. Bien conscient de la sournoiserie de l'Empereur, il se méfia de son attitude si complaisante. Aussi ne réagit-il pas à la faveur qu'il lui faisait en le conviant à ce tournoi. L'Empereur l'avait-il pris pour un elfe du peuple que l'on pouvait acheter avec du pain et des jeux ? Il ne se doutait toutefois pas que sa véritable motivation était de montrer aux Myselthiens que leur prince soutenait l'Empire en assistant au tournoi à ses côtés.

– Personne ne va se joindre à nous, Votre Altesse ? demanda-t-il en observant des esclaves dresser plusieurs tables d'appoint à leurs pieds.

Une délicieuse odeur de lard embaumait la loge. Lorsque l'Empereur assistait à ces divertissements, lui ne se contentait pas de pain. Les serviteurs revenaient déjà avec de grands plats en sauce dont l'aspect était aussi alléchant que l'effluve.

– Non, nous avons à parler de choses sérieuses aujourd'hui.

Gailhart acquiesça d'un signe de tête qu'il voulait indifférent, mais son regard trahissait son ravissement. Il avait interprété cette annonce comme un engagement à enfin lui donner des réponses. Et c'est avec cette légèreté qu'il observa les combatteurs se mettre en place sur la terre boueuse de l'arène. Ces derniers étaient des esclaves humains qu'on avait entraînés dans cet unique but. Ils étaient traités comme des bêtes et se battaient comme telles. Ces spectacles avaient lieu régulièrement, offrant une distraction de taille pour tous ceux qui avaient un goût prononcé pour la violence et le sang ; sans compter qu'ils répandaient l'espoir de s'enrichir en pariant sur les vainqueurs.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant