Chapitre 18 - Beleanor (2/2)

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Lorsqu'Athán quitta la tente du chig, tous les soldats étaient en position

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Lorsqu'Athán quitta la tente du chig, tous les soldats étaient en position. Un calme sépulcral régnait sur le camp. Personne n'avait osé protester contre ce réveil nocturne. Ils avaient tous enfilé leur armure dans le plus profond silence, et rejoint le poste qui leur avait été attribué. Pour la quasi-totalité d'entre eux, ce serait leur première bataille, si tant est qu'elle eût lieu. Mais plus le temps s'écoulait, plus le doute s'installait parmi les hommes.

– Mon Général, intervint discrètement Senge. Les soldats sont prêts. Vous êtes sûr que...

Son regard, sa voix... tout son être transpirait l'incertitude. Même son plus loyal commandant était hésitant. Mais Athán ne pouvait pas lui en vouloir. C'était cette honnêteté qu'il prisait. Et il préférait cela à tous les regards dédaigneux à peine déguisés que lui lançaient ses généraux. Senge ne doutait pas de lui, mais de sa décision.

– Ma seule certitude est qu'il vaut mieux des soldats mécontents que morts.

Le jeune Chef des Armées savait au fond de lui que le calcul était bien plus complexe qu'il n'y paraissait. S'il n'avait pas fait réveiller le camp et que l'attaque avait bien eu lieu, les conséquences auraient été désastreuses, c'était incontestable. Mais l'inverse n'en était pas moins vrai. Ce n'était pas le mécontentement des soldats qu'il craignait. La perte du respect de ses hommes aurait peut-être autant d'impact qu'une défaite. Depuis qu'il avait pris ses fonctions de Chef des Armées, les généraux le regardaient d'un air avide et cauteleux, tels des charognards. Ils attendaient que cet avorton fasse le moindre faux pas pour le décrédibiliser aux yeux des soldats. S'il s'avérait qu'il avait réveillé tout le camp sans raison, sa réputation en prendrait un coup. Il serait bien plus difficile pour lui de remonter dans leur estime.

Droit dans ses bottes, Athán passa devant les généraux, feignant d'ignorer leurs grommellements silencieux. Il traversa les rangs des épéistes qui se tenaient prêts, en position de garde, face à la grande porte fermée. Deux lignes de cavaliers patientaient sur les côtés, parées à surgir sur l'ennemi. Le Chef des Armées progressa entre les elfes sans prononcer un mot. Le calme était tel qu'il pouvait entendre leur respiration. Le temps passait. Le doute grandissait. Mais Athán ne laissa rien transparaître des soupçons qui l'assaillaient. Il gravit une échelle qui montait au sommet des barricades et circula prudemment derrière les archers pour inspecter les environs.

Il contemplait l'obscurité avec une extrême attention, l'oreille aux aguets du moindre bruit. Rien. Pas le plus infime grincement, pas un froissement. Rien. Même les chouettes avaient cessé leurs hululements. C'était comme si le temps avait arrêté de s'écouler. Le vent également s'était tu. Le général ferma les yeux pour se concentrer sur le Pi. Ils étaient bien là, terrés dans l'obscurité. Le faible vent qu'il avait créé portait à ses oreilles le souffle court de leur respiration. Ils attendaient, mais quoi ? Athán n'avait aucune idée de leur plan, ni de leur nombre. Il éprouva toutefois un grand soulagement que son instinct ne l'eût pas trompé. Les déserteurs pensaient pouvoir les attaquer par surprise dans leur sommeil, ils n'allaient pas être déçus. Discrètement, Athán s'approcha de la tour d'entrée, de sorte que le feu le rende visible de son armée, mais que le bâtiment le dissimule des Myselthiens. Il adressa un signe de main pour signifier leur présence.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant