Chapitre 21 - Beleanor (2/2)

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Norbu avait traversé l'allée attenante d'un pas assuré

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Norbu avait traversé l'allée attenante d'un pas assuré. Il avait pressenti la veille que ce n'était pas le moment opportun pour confier à son grand-oncle ses intentions de rejoindre la garde secrète. Mais maintenant que la situation s'était apaisée dans le camp, il était bien résolu à obtenir son émancipation.

Lorsqu'il parvint devant la tente du chig, une sentinelle lui barra l'entrée avec hostilité. Le carnage qui s'était déroulé entre les barricades avait chargé l'air de méfiance et de fébrilité. Ce garde en transpirait de tous ses pores.

– Halte ! Tu n'es pas assez gradé pour passer ici alors déguerpi ! lui cracha-t-il avec aigreur.

– Je dois voir le chig, déclara calmement Norbu.

– Et pour quelle raison ?

– Aucune qui ne te concerne.

– Le chig est occupé, alors dégage de là ! ordonna le soldat, blessé dans son orgueil.

– J'insiste.

Il dégaina âprement son épée et se mit en garde. Ses pieds qui n'étaient pas bien alignés et ses mains crispées sur le manche trahissaient son angoisse. Norbu devina qu'il n'avait pas tout à fait surmonté le traumatisme de la veille. Il fit semblant de passer son chemin, mais s'arrêta devant un bâton de bois qui traînait au sol. Avec une extrême rapidité, il s'en empara et s'élança sur lui avec grâce. Comme il l'avait anticipé, le garde le chargea avant même qu'il n'eût pu l'atteindre. Norbu s'agenouilla, lui asséna un coup de bâton dans la jambe qui le fit trébucher. Il en profita pour disparaître derrière la toile de la tente.

Mais à peine fut-il rentré que le garde le rattrapé, menaçant sa gorge de sa lame tranchante.

– Je suis navré, s'écria-t-il. Ce soldat s'est introduit par l'usage de la force, mais il sera dûment châtié. Je m'y engage.

Le chig et le Chef des Armées avaient interrompu leur conversation pour faire face à ces deux intrus.

– Je n'ai pas réellement usé de la force, se justifia Norbu d'un ton détaché, sentant aussitôt la lame de la sentinelle appuyer davantage contre sa gorge. Et je vous prie d'excuser mon intrusion, Mon Général. J'ignorais que vous étiez là.

– Je t'avais pourtant dit que le chig était occupé, maugréa le garde à son oreille.

– Je me doute qu'il est occupé, c'est le conseiller de l'Empereur. Il ne passe pas ses journées à regarder les navets pousser !

Athán se contenta de hausser un sourcil, surpris par son audace. D'une certaine façon, il semblait se délecter de cette situation, de le voir dans cet état de sujétion, lui qui n'avait pas montré une seule faiblesse lorsqu'ils s'étaient affrontés. Aussi n'était-il pas décidé à intervenir.

– Relâche-le, ordonna froidement le chig. Et ne tiens pas les autres pour responsables de ton incompétence. Il est rentré parce que tu n'as pas su l'en empêcher.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant