Chapitre 11 - Samrata (2/2)

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Les soldats de la brigade portuaire découvrirent une grande salle, derrière d'autres rideaux aux couleurs tout aussi criardes

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Les soldats de la brigade portuaire découvrirent une grande salle, derrière d'autres rideaux aux couleurs tout aussi criardes. Son aspect était beaucoup moins précieux que la première. Là, il n'y avait plus de bibelots superfétatoires ni de tapisseries tapageuses. Tout puait le renfermé, un mélange d'effluves d'alcool, d'odeurs corporelles et de fleurs des limbes. La propreté n'était visiblement pas la priorité du gérant, ni de ses clients. Ces derniers étaient si éméchés qu'ils ne le svirent pas entrer dans la pièce. Certains d'entre eux, une chope à la main, s'étaient avachis sur des paillasses, sommairement recouvertes d'étoffes aussi sales que déchirées. À leurs côtés, des filles de joie s'assuraient de satisfaire leurs désirs.

Ces dernières ne semblaient pas du tout éméchées. À peine les eurent-elles aperçus qu'elles filèrent se réfugier derrière d'autres tentures sans demander leur reste. Ces miséreuses n'avaient pas choisi de gagner ainsi leur vie, d'ailleurs elles ne la gagnaient pas. Elles étaient esclaves. Les morceaux de tissus rapiécés qui leur servaient de vêtements ne suffisaient pas à couvrir leur effroyable maigreur. Dao en retînt une par le bras, s'assurant qu'elle était bien de race humaine. Sans quoi il aurait dû trouver un autre motif d'arrestation.

Son regard était vide : il ne reflétait aucune envie, aucun espoir... aucune vie. Cependant, il ne ressentit pas davantage de compassion pour elle que s'il s'agissait d'un simple insecte écrasé sous son pied. Elle appartenait à une race inférieure.

Ivres, la plupart des guerriers n'opposèrent aucune résistance quand les soldats impériaux les arrêtèrent. Certains pensaient peut-être qu'on les conduisait dans leur chambre. Tandis que d'autres étaient dans un tel état qu'ils n'étaient plus capables de tenir sur leurs deux jambes. Toutefois, une poignée d'entre eux demeuraient suffisamment alertes pour comprendre ce qui se tramait.

Dao, qui voulait rester à l'écart pour éviter tout débordement, dut même s'engager dans un combat pour défendre un de ses hommes.

Ce dernier était en train de soutenir un Loeknohrien par l'épaule, aidé d'un de ses compères ; quand un autre dégaina sa hache et, surgissant de nulle part, tenta de lui fendre le crâne en deux. In extremis, l'officier brandit son épée et retint l'attaque à seulement quelques pouces du sommet de sa tête. D'un puissant coup de pied au ventre, Dao le fit reculer de plusieurs pas. Sous le choc, le guerrier lâcha son arme qui tomba sur le sol dans un tintement métallique. Dao aurait très bien pu s'arrêter là, et ordonner à deux de ses soldats de le neutraliser pour l'arrêter. Mais il n'en fit rien. Était-ce parce qu'il était encore dans l'action et qu'il n'avait pas vu que le Loeknohrien était désarmé ? Était-ce la peur que ce corps de muscles et de bestialité ne reprenne finalement le dessus par quelque moyen que ce soit ? Ou bien était-ce la haine qu'il ressentait à l'égard de ce peuple ? Dao fit tourner son épée sur elle-même et, d'un coup aussi précis que puissant, il la lui enfonça entre les deux yeux.

Malheureusement, tous les autres guerriers n'avaient pas encore été évacués à cet instant et certains, dont l'esprit était suffisamment clair pour comprendre ce qui se passait, se sentirent aussitôt envahis par la soif de vengeance.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant