Chapitre 12 - Beleanor (1/2)

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– Ouvrez la porte ! ordonna une sentinelle en apercevant les gardes impériaux à plusieurs centaines de pas

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– Ouvrez la porte ! ordonna une sentinelle en apercevant les gardes impériaux à plusieurs centaines de pas.

Ce n'est que lorsque les cavaliers atteignirent les barricades de bois que le soldat reconnut la couronne fièrement dressée sur la tête de l'Empereur. Elle ne pouvait pourtant pas passer inaperçue, avec ses sept longues tiges dorées qui s'élevaient vers le ciel. Mais la nuit tombante avait déjà plongé le camp dans une demi-pénombre, et la garde personnelle de l'Empereur, l'escortant de toutes parts, n'avait pas permis à la sentinelle de l'identifier.

Aussitôt que Jurgen eut franchi la grande porte du camp de Beleanor, tous les soldats présents se prosternèrent devant lui. Quelques cornistes commencèrent à sonner son arrivée, mais l'Empereur les somma aussitôt d'arrêter. Cette venue impromptue les déstabilisa profondément, ne sachant pas quel protocole adopter.

Jurgen se dirigea vers le plus haut gradé d'entre eux.

– Conduis-moi à la tente du chig.

– Pour l'Empire ! Je vous prie de me suivre, Votre Altesse.

Alors qu'ils se dirigeaient vers les quartiers de Chig Rohir, le soldat reprit :

– Votre Altesse, si nous avions su que vous veniez, nous aurions pu mieux vous accueillir.

Jurgen ne répondit rien.

Sur son passage, il vit des soldats s'agiter brusquement, s'empressant de faire disparaître toute trace d'activités récréatives. Blasés par le manque d'action, ceux-ci avaient pris l'habitude de se regrouper le soir. Ils buvaient un vin bon marché autour de quelques feux de bois, chantant des chansons paillardes d'un ton monotone ou s'adonnant à quelques jeux régionaux. Ces pratiques n'étaient pas formellement prohibées, tant qu'ils étaient encore capables de tenir leur arme à tout instant. Mais aucun n'aurait voulu se faire mal voir de Son Éminence. D'ailleurs, certains parmi eux n'étaient sans doute déjà plus en état de tenir quelque arme que ce soit.

– Père ! s'exclama Athán, surpris. Y a-t-il un problème ?

Chig Rohir n'avait pas montré la moindre expression lorsque l'Empereur était apparu dans sa tente. Il le fixait de son regard impénétrable et froid. Il avait certainement présagé sa venue à travers son don. Peut-être en connaissait-il même la raison. Ce qui n'était de toute évidence pas le cas du prince.

– La guerre est imminente. Je viens m'assurer que notre armée est prête. Le roi devrait bientôt se présenter, cependant, je ne prévois pas que cette entrevue aboutisse à un accord.

– Une armée ne peut pas être prête si elle ne sait pas contre quoi elle doit combattre, rétorqua Chig Rohir d'un ton sage et détaché.

– Les soldats sont prêts, Votre Altesse ! le coupa aussitôt Athán. On ne peut véritablement connaître son adversaire qu'en le combattant. Attendre trop longtemps risquerait davantage de leur faire perdre leur motivation que d'accroître leur habileté au combat.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant