Chapitre 12 - Beleanor (2/2)

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Tout au long de la journée, bien que non annoncée officiellement, la présence de l'Empereur s'était répandue à travers tout le camp

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Tout au long de la journée, bien que non annoncée officiellement, la présence de l'Empereur s'était répandue à travers tout le camp. Jamais les soldats ne s'étaient montrés aussi disciplinés, durant leur entraînement aussi bien que leur temps libre.

Peu après que le soleil eût atteint son plus haut point dans le ciel, Jurgen fut informé, dans le plus grand secret, de l'arrivée du roi.

Seulement escorté d'une dizaine de soldats, tous vêtus de l'uniforme vert des elfes de la terre, et arborant fièrement le drapeau royal flanqué d'un énorme ours, l'emblème de Myselthas ; le roi progressait vers la porte nord.

Un entraînement supplémentaire avait été imposé à tous les soldats, qui n'en connaissaient nullement la raison. Mais sachant la présence de l'Empereur, aucun d'entre eux n'avait osé rechigner face à ce nouvel exercice, bien que tombant juste après leur déjeuner. Certains n'avaient pas même eu le temps de se sustenter qu'ils enchaînaient cette séance à celles du matin. Des troupes défilaient dans les allées pendant que d'autres perfectionnaient leur maîtrise de l'épée, se mesurant dans des arènes.

À la vue de leur Empereur, les soldats s'appliquèrent davantage, persuadés d'être surveillés. Et cela d'autant plus qu'ils avaient eu vent du projet de garde personnelle du prince. Ignorant que l'Empereur n'était en aucun cas à l'origine de cette décision, ils s'étaient convaincus que s'en faire remarquer au travers de leurs faits d'armes augmenterait leurs chances de l'intégrer.

Ils ne saisirent la véritable raison de sa présence qu'en apercevant le roi de Myselthas. Les soldats eurent alors beaucoup plus de mal à rester concentrés sur leur entraînement, tout particulièrement les Myselthiens. Ces derniers avaient honorablement répondu à l'appel de l'Empereur, avant de réaliser que leur roi s'y opposait. Rares étaient les impériaux parmi eux. La plupart soutenaient leur souverain. Mais ils s'étaient trop vite engagés, et se retrouvaient maintenant poings liés sous peine d'être condamnés pour désertion. Et ils n'avaient aucunement digéré l'exécution de leur compatriote, le chevalier de Beleanor.

Arrivé au niveau de l'Empereur, le roi Rainier descendit de sa magnifique monture, une jument pur-sang d'Ithela. Les pieds à terre, il était légèrement plus grand que Jurgen. Malgré son armure, on pouvait distinguer une silhouette autant élancée que robuste. Il paraissait en revanche beaucoup plus jeune, on ne lui aurait guère donné plus d'une trentaine d'années. Ses traits étaient fins et gracieux. Sa barbe soigneusement rasée lui donnait un air distingué, tout comme ses cheveux mi-longs, d'un mordoré chatoyant, bouclant sobrement sous sa couronne royale. Pourtant, ses yeux paraissaient, eux, beaucoup plus âgés. Son regard était celui d'un homme harassé par le regret et le poids des responsabilités.

– Sa Majesté, salua Jurgen en inclinant légèrement la tête.

– Votre Altesse, répondit le roi en l'imitant.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant