Chapitre 17 - Territoires de Loeknohr (1/2)

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D'un bond, Tashi descendit de sa branche avec une agilité aérienne

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D'un bond, Tashi descendit de sa branche avec une agilité aérienne. Aussi silencieux qu'une ombre, il posa pied à terre, juste derrière le mystérieux rôdeur, et lui appuya la lame de sa dague contre la gorge. Il reconnut immédiatement la corpulence et l'odeur persistante de l'un des guerriers. Il relâcha sa prise puis s'écarta d'un pas, avant même que l'autre n'eût le temps de réagir.

Le Loeknohrien se retourna brusquement, dégainant à son tour une arme. Un couteau, sa taille faisait deux fois celle de la dague. Il le pointa instinctivement vers son assaillant, avant de le dévisager avec hargne. Il était devenu méconnaissable : une rage furieuse avait déformé ses traits, rendant son regard bestial. Jamais Tashi n'aurait imaginé que la férocité réputée de ce peuple fût si proche de la réalité. Sa physionomie n'avait plus rien d'elfique. Même sa respiration sifflante était animale.

Il abaissa son arme en reconnaissant le Dongārien, poussant un juron obscène. Un bruissement d'ailes, sans doute de volatiles effrayés, s'ensuivit. Mais aucun des deux n'y prêta attention. Ils se toisèrent silencieusement.

– Je ne t'avais pas reconnu, confia Tashi.

Le Loeknohrien émit seulement un grognement rauque, toujours pas décidé à lui adresser la parole. Il s'éloigna vers leur abri de glace d'une démarche lourde et disgracieuse, faisant craquer la neige gelée sous ses bottes en peau de phoque. Tashi lui laissa un peu d'avance. Il n'avait aucune envie de marcher à ses côtés et devinait que ce sentiment était partagé. Tashi n'avait pas la moindre idée de ce qu'il lui reprochait, mais cette haine ne l'affectait aucunement.

Le jeune Dongārien se délecta de la douce tiédeur de leur abri de fortune, tentant d'ignorer l'odeur bestiale qui lui agressait les narines. Il tâtonna pour trouver sa place, jusqu'à trébucher sur un pied. Un grognement animal résonna sur les parois glacées. Le Loeknohrien se retourna sur lui-même dans un bruit de froissement de fourrures. Quand Tashi fut enfin allongé, les questions ressurgirent dans son esprit tumultueux, sans qu'il ne parvienne à les faire taire.

Cette mission n'avait aucun sens. Pourquoi Thidrik l'avait-il si vite mis sur la piste des Kriger ? S'il était assuré de leur implication, il se serait déjà vengé. Il en aurait probablement massacré les hommes, et fait de leurs femmes des esclaves. Le jeune elfe avait cette désagréable intuition que tout cela n'était qu'un prétexte, sans doute pour se débarrasser de lui. Peut-être même n'était-ce pas Thidrik qui en était à l'origine. Après tout, Isenza ne lui avait toujours pas dit ce qu'elle attendait de lui. Il n'était qu'un pion, dont chacun se servait à sa convenance.

Mais qu'à cela ne tienne, il était bien décidé à rentrer victorieux. Il devait simplement trouver un renseignement assez crucial pour s'attirer les faveurs de l'Empereur. Ce n'était d'ailleurs pas sa grâce qui lui importait tant, mais l'espoir de s'élever socialement. S'il devenait un jour commandant, il aurait une chance de l'épouser.

Malgré l'obscurité, Tashi arrivait à reconnaître les lettres gravées sur le pendentif qu'il faisait tourner entre ses doigts, LJ. Il les avait si souvent effleurées du bout des doigts qu'il aurait pu les discerner dans n'importe quelles conditions.

LE DERNIER HÉRITIER - T1. La première guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant