Mon Tote Book

Les auto-éditions

Suite à la demande de albatros90b, je vous fait un petit article sur mon expérience de l'autoédition.

Vous aurez sûrement notez que j'ai intitulé mon article LES auto-éditions. Simplement parce qu'à mon sens il n'y a pas une mais bel et bien plusieurs façon de s'auto-éditer.

Il y a déjà une différence entre le papier et le numérique, quoi qu'on en dise, au moins d'un point de vue technique mais également économique et en terme de promotion. Il y a ensuite une différence entre les plateformes d'auto-édition – dont LeGreg pourra sûrement vous parler plus que moi – et l'auto-édition « totale ». Je vais essayer de détailler tout ça ;)

Les plateformes d'auto-édition

Ces sociétés (ou associations parfois) vont vous donner tous les outils pour faire votre édition avec ou sans intervention de leur part et donc avec ou sans facture ;). L'avantage de ces plateformes est que vous faites un minimum de travail « non-artistique » pour vous concentrer principalement sur l'écriture. Il vous reste cependant à gérer la promotion. Ce qui n'est pas rien, tout de même. ;)

Voici le lien vers un article de LeGreg sur son expérience avec certaines plateformes : http://bit.ly/LeGreg01

Les « fausses » maisons d'édition

Voici un cas particulier. Des maisons d'édition comme Bénévent, LeManuscrit ou Edilivre (ce dernier cas est un peu tangent) vous proposent de vous publier à compte d'auteur (donc comme une vraie maison d'édition) alors qu'en réalité c'est de l'auto-édition déguisée. Il n'y a pas pire dans le domaine de l'édition. Facile à reconnaître, ces sociétés vous garantissent de vous publier ! Aucune maison sérieuse ne pourrait s'engager à ça. Si vous lisez ça : méfiance. Je dirais même plus : fuyez !!

En gros, ils vont recevoir votre manuscrit, jetez un vague regard dessus et vous répondre que vous avez la chance d'avoir été sélectionné. Vous pourrez publier votre livre chez eux après avoir signer un contrat type prenant effet immédiatement. Pas de soucis majeur avec le contrat si ce n'est que vous devez tout faire. Pas de correction par « l'éditeur », vous vous démerdez pour la couverture, la mise en page et tout ce qui va bien. Si vous voulez, un service peu vous être proposé, moyennant finance. Le piège est là finalement : vous faites tout, car la promotion c'est pareil, c'est pour votre pomme !

De temps en temps, lorsqu'ils flairent un succès potentiel, ils vont sponsoriser un auteur et lui proposer un service un peu plus pousser et le mettre en avant sur leur site ou sur des salons. Dans ces cas-là (rares bien sûr) vous pouvez espérer un service proche d'un vrai éditeur.

J'ai publié mon premier livre chez un de ceux-là. Naïf à l'époque, je ne m'étais pas spécialement renseigné et j'ai découvert tout seul la misère dans laquelle je m'étais mise. Par chance (?), je n'ai jamais voulu débourser quoi que ce soit pour leur service +. Du coup, j'ai sorti un livre mauvais, et j'étais content :D

L'auto-édition à 100%

Revenons-en à la question de Albatros90b : « Pourquoi tu as préféré l'auto édition à l'édition normale ».

Il y a une raison très simple à ça : j'étais rempli de préjugés sur les maisons d'édition. A cause de ce que j'avais vécu avec Lemanuscrit bien sûr, mais également à cause de tout ce qu'on raconte autour des maisons d'éditions méchantes. Elles détruisent l'âme de ton œuvre pour en faire un produit qui ne correspond plus à ce que tu as écrit. Tu ne pourras même pas choisir le titre de ton propre bouquin. Ils vont se faire du fric sur ton dos. Et j'en passe, vous les connaissez sûrement aussi bien que moi.

Si je dois être honnête donc, il faut bien avouer que j'avais un peu peur de soumettre mon texte à une maison d'édition. Du coup, je me suis renseigné sur les méthodes alternatives. Et j'ai découvert l'auto-édition. Finalement, il ne fallait pas grand-chose pour écrire et publier un livre. Le manuscrit, un correcteur, un imprimeur, un dessinateur pour la couverture et un numéro ISBN pour que tout ça soit vendable en librairie.

Obtenir des numéros ISBN c'est gratuit, il suffit de s'enregistrer. Le manuscrit j'en avais à la pelle et un en particulier qui avait plutôt été bien reçu sur les forums et Fiction press. Un correcteur, google m'en a trouvé pléthore et des dessinateurs j'en trouverais facilement sur Deviantart. Bref : rien de bien compliqué.

Ça aussi ça a joué : ça avait l'air facile. Et force est de constater que ce n'est pas si difficile. De sortir un livre. Mais sortir un livre et faire un boulot d'éditeur ça n'a rien à voir. Et ce sujet mérite son propre article donc je pense que je ne vais pas détailler ça ici.

Réponds à la question bordel !

Ok, ok...

Pourquoi l'auto-édition. Réponse en deux temps : le passé et le présent.

Au passé. A l'époque j'avais l'audace de croire que c'était facile, et la bêtise de croire que les éditeurs étaient tous des voleurs. Je n'étais pas beaucoup plus jeune donc je ne me cacherais pas derrière ça, en revanche j'étais un peu naïf. Editeur c'est un métier. En plus, je m'imaginais franchement me mettre de l'argent dans les poches en faisant ça. Bah oui : n'oublions pas que les éditeurs nous volent tout notre argent en ne nous refilent que 8 à 12% des ventes. Je reparlerais de ça aussi dans un prochain article. Dans la vraie vie, une fois que tu as payé le correcteur, le graphiste, le transport et le libraire, il ne te reste déjà plus que 20% environ. A moins bien sûr de vendre ton livre trois fois le prix qu'il mérite mais tu n'en vendras pas beaucoup. 20% c'est toujours mieux que 8. C'est vrai. Mais ça ne prend pas en compte la publicité, les frais de déplacement pour les dédicaces ou les locations de stand en salon si tu veux faire une bonne campagne promo. Au final, mon premier livre en solo s'est tout juste remboursé et le second m'a coûté de l'argent. Heureusement le troisième à très bien marché ;)

Au présent. Du coup aujourd'hui si je devais sortir un livre, jamais au grand jamais je ne le sortirais tout seul ? En fait, j'aimerais assez. Eh oui, car on apprend de ses erreurs quand même. Je referais les choses différemment, et je me préparerais mieux. Et cette fois si je le faisais, ça ne serait pas pour m'en mettre plein les poches en faisant un gros doigt d'honneur aux Editeurs dont c'est le métier. Non, ça serait avant tout parce que même si cette aventure m'a coûté de l'argent, j'ai adoré ça !! On rencontre tout un tas de gens, auteurs, journalistes, blogueurs, dessinateurs, correcteurs, etc... Le monde de l'édition est monde d'artistes, donc un peu étrange et des fois franchement pourri, mais il y a beaucoup de gens formidables et de moments formidables à vivre en tant qu'auteur. Si je devais m'auto-publier ça serait donc avant-tout pour avoir la chance de revivre ça. Car il ne faut pas se mentir, je ne suis pas le meilleur auteur du monde, loin s'en faut, et je n'ai toujours pas trouvé un éditeur qui croit suffisamment en moi pour m'éditer...
En clair, si je devais m'auto éditer, ça serait pour être sûr d'être publié, parce que vu les réponses que j'ai obtenues jusqu'à présent, ça ne risque pas d'arriver de si tôt. :Þ

J'espère avoir répondu à ta question Albatros90b

Si ce n'est pas le cas, ou si un d'entre vous veux des précisions : les commentaires sont là pour ça ;)

Et en attendant, je vous prépare un article sur les maisons d'édition et pourquoi, malgré tout j'aimerais être édité par l'une d'elle.