A la demande générale de Daisy_Underhill, je vais vous faire un petit topo sur les personnages. Je ne vais pas vous faire le coup de comment créer un personnage génial. D'abord parce que pas mal de monde s'y est essayé sur Wattpad. Et puis en plus... Bah franchement, j'en sais rien !
Oui, je me dois d'être honnête, si je savais comment faire un personnage génial, je ne me retrouverais pas avec un Morten très encombrant (dans le Grand Livre), un William Bluecat que j'ai recréé au moins dix fois (dans Chronicles) ou une Lisa qui devait être un personnage central et finit complètement oubliée (dans K1). Ce ne sont que quelques exemples qui montrent que non, je ne maîtrise pas toujours la vraie destinée de mes personnages.
En revanche, là où un peu de travail peut tout réparer et permettre une grande cohérence au récit, c'est le travail de la psychologie des persos.
Y a du boulot !
Bon il est clair que ce n'est pas facile. Et là encore, pas de formule magique mais une règle d'or : ce relire et prendre des notes. En gros, votre personnage est ronchon et bougon au début du roman. Soit. Il a peut-être une raison, ou peut-être que c'est juste un caractère que vous lui avez donné complètement au hasard, parce que ça faisait équilibre avec un autre personnage. On se moque bien de la raison en fait. L'important c'est que ce trait de caractère lui colle à la peau jusqu'à la fin, et même dans les tomes suivants. A mois que... (bah oui, il y a toujours des exceptions à toutes les règles !) A moins que, disais-je, un événement vienne chambouler tout ça. Je ne veux pas spoiler plus que nécessaire mais c'est le cas d'un de mes personnages dont le caractère va complètement basculer à cause d'un événement traumatisant.
Alors pour vous assurer que votre personnage ne sois pas une girouette, et surtout si vous avez un millier de personnages, notez son caractère dans la fameuse fiche qu'on vous conseille sans cesse de faire. Au moment de la relecture, faites bien une passe spéciale psychologie durant laquelle vous validerez que chacun a bien son caractère et pas celui d'un autre. Mike est du genre incapable de garder son sérieux, quelle que soit la situation. On comprendra que si on lui annonce la mort d'un proche, il verse sa larme. Mais on pourrait aussi comprendre qu'il garde tout à l'intérieur et fasse une bonne blague à la con. « John est mort ? Oh... Il bouffera moins et on fera des économies. »
Ça peut passer... si si ! Mais il faut que ce soit bien amené. Mike a intérêt d'avoir une sale réputation de sale type par exemple.
Mais c'est quoi une bonne psychologie ?
Veiller à garder le caractère de notre perso identique du début à la fin c'est bien. Le définir ça pourrait être encore mieux, non ? Mais comment fait-on ? Comment on décide que Mike est un sale type et Bob un mec sympa, et pas le contraire ? Eh bien j'ai une excellente réponse à vous donner : ça n'a pas la moindre espèce d'importance ! Evidemment, votre personnage doit être crédible donc donnez-lui un caractère crédible et tout se passera bien. Mais vous pouvez aussi décider, comme dans Raiponce version Disney, de faire des gros méchants, une bande de Bisounours. Ça demande un peu plus de boulot, mais rien d'insurmontable. En gros, une bonne psychologie est une psychologie qui tient la route. Qui n'évolue pas trop vite et de manière plus ou moins logique. Non pas logique par rapport à une logique universelle, mais logique dans le sens où on peut l'expliquer. Exemple dans Step-up (oui je regarde de tout et Step-up est très bon, dans sa catégorie), le meilleur pote du héros (je ne me souviens pas des noms) est un glandeur fini qui n'a qu'une ambition dans la vie : trainer et piquer des voitures. Son petit frère, qui le suit partout et le copie sur à peu près tout, finit par se faire descendre dans la rue. Déclic chez le jeune délinquant, il décide de rentrer dans le droit chemin. On s'attendrait à une escalade de la violence (surtout dans son milieu) mais non. Ce n'est pas super logique, mais il s'explique parfaitement en disant qu'il se sent responsable de la mort de son frère et que rentrer dans le droit chemin lui permettra au moins de se regarder dans une glace. Son frère ne sera pas mort pour rien !
C'est gnan gnan et pas hyper original, mais ça marche. On n'en demande pas plus. Sans cet événement, ou sans autre explication, son changement brutal de cap aurait paru bizarre. Là, ça passe.
Et comment on définit un caractère ?
Là, c'est facile ! On connait tous quelqu'un, voire plusieurs personnes. Chacun à son propre vécu et sa propre façon de réagir à une situation donnée. Il vous suffit de copier ! Pour une fois, vous avez le droit. Mais bon attention ! On ne va pas mettre dans nos récits des clones de nos amis et parents. On prendra soin de mélanger au moins un peu. Sophie, la collègue de maman est une folle de yaourts natures, elle en mange tout le temps et en garde souvent quelques-uns au bureau. Marco, mon meilleure pote, lui, à un TOC léger : il est incapable de manger quoi que ce soit s'il ne s'est pas assuré que la nourriture ne contient pas d'œuf. Il n'est pas allergique, il ne veut juste pas tuer de petit poussin. Il adore pourtant le poulet ! Mylène, ma sœur, ne supporte pas la critique et Mélanie, ma copine a un comportement autoritaire à la limite du militaire. Voilà de quoi faire un personnage intéressant. Mike (encore lui) se retrouve coincé dans un immeuble de bureau pris d'assaut par des terroristes. Il réussit, avec une bande d'inconnus à se mettre à l'abri et cherche à s'enfuir. Avec son caractère de meneur, il prend vite la tête du groupe. Ne supportant pas la critique, les situations de conflits se multiplient. En plus, comme il chérit son dernier yaourt comme un lingot d'or, les occasions de se foutre de lui ne manquent pas. Et puis, cette histoire d'œuf pourra servir plus tard également.
Evidemment, c'est un exemple caricatural, mais vous avez compris l'idée. C'est avec ce genre de petits détails, tirés de faits réels légèrement déformés, que votre personnage aura une personnalité qui lui sera propre et qui passera sans trop de problème auprès des lecteurs. C'est ainsi qu'une identification, ou au moins une certaine empathie, pourra se mettre en place.
Avant de rendre l'antenne, je tiens aussi à rappeler que tous vos personnages ne doivent pas forcément être aimés du lecteur. On a tendance souvent, à croire que le gentil doit être adorable et le méchant détesté. Mais en fait, c'est sympa aussi d'avoir un gentil un peu borderline ou un méchant qu'on a envie d'aider. Certains méchants le sont par nécessité. Ils le sont devenus suite à des mauvais choix. Et certains persos sont gentils parce qu'ils sont du bon côté, mais sont pourtant cruellement antipathiques. Et ces personnages-là, sont ceux dont on se souvient le mieux, parce qu'ils ont marqué. Crochet (dans Once Upon a Time) par exemple est un bon méchant. Tony Stark (Ironman) est probablement le gentil qu'on adore le plus détester. Et pour finir par une magnifique transition vers ma fanfic du moment, Elsa (La Reine des neiges) est une méchante, je le rappelle tout de même parce qu'on a tendance à l'oublier ;)
Alors la psychologie des personnages, ne fera pas votre histoire, mais si elle est un tant soit peu travaillée ET crédible, elle pourra largement transformer une histoire bof en une histoire passionnante. Après tout, ce sont les persos qui font vivre l'histoire, non ?
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Et parce que c'est sympa comme ça aussi, si vous voulez qu'on parle d'un autre sujet, allez-y, posez vos questions :)
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RastgeleParce que des fois, c'est bien de faire comme tout le monde. Parlons dans ce Rantbook d'écriture, de Wattpad et de nous :)