Caractéristiques des personnages

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Bonjour à tous,

Aujourd'hui je m'attaque à une question de 0OooO0 qui veut savoir si, à mon avis, les personnages doivent s'enfoncer dans leurs caractéristiques, au risque d'être des caricatures, ou s'il faut plutôt coller à la réalité.

Si la question semble, à première vue, un peu compliquée, ma réponse sera sans appel : un personnage doit paraître réel pour être crédible ! Mais est-ce à dire pour autant qu'il ne peut pas être caricatural ? Voilà le nœud du problème...

**Dans cet article, je ne traiterai pas, volontairement, le cas particulier de la littérature satirique et tout ce qui peut nécessité des personnages caricaturaux "légitimes". **

T'as une tête de caricature !

Il faut bien avouer qu'on a tous, un jour ou l'autre, croisé une personne qui était une véritable caricature. Ou bien, plus simplement, tellement têtue qu'elle semblait empêtrée dans ses propres bêtises à ne plus pouvoir s'en défaire. C'est le cas de la moitié des enfants, déjà (deux des miens en ce moment ^^). Donc il est tout à fait possible qu'un personnage réel soit prisonnier de ses propres caractéristiques. Et de fait, il est possible d'avoir un personnage fictif du même genre. Mais là, on parle de quelqu'un qui se retrouverait coincé par ses défaut et non pas de quelqu'un incapable d'évoluer.

Car quelles que soient les caractéristiques qu'on aura inventées à notre personnage, ce dernier peut évoluer. Mike, par exemple, a un caractère de cochon. Il se lève très souvent de mauvaise humeur, grogne et s'énerve après tout le monde sans raison. C'est un de ses traits distinctifs. Il sera comme ça tout le temps et ça peut en devenir un peu lourd, autant pour le lecteur que pour les autres personnages d'ailleurs. Ce que personne ne sait (ni les lecteurs, ni les autres personnages) c'est qu'il a en fait une excellente raison d'être bougon. Sa femme l'a quitté, du jour au lendemain, prenant avec elle ses deux gamins qu'il adorait, et sans laisser d'adresse. Il se retrouve un jour face à une ado qui ne le lâche pas et découvre que c'est un gros relou. Jusqu'au jour où elle lui révèle qu'il est son père et qu'elle le cherchait. Là, retrouvant la moitié de sa vie, il va petit à petit redevenir un homme vivable, aimant et attentionné. C'est un peu le syndrome de la Belle et la Bête.

Notre personnage était donc bien cloitré dans des caractéristiques précises et où sa personnalité ne pouvait pas vraiment s'épanouir et, suite à un événement, il change.

Dans la globalité du roman, il n'aura donc pas été si coincé que ça.

L'évolution est en marche

Je pense que c'est ça qui est important, plus que de savoir à quel point on s'enfonce dans les caractéristiques de son personnage. Si on a décidé de le faire de manière caricatural ou presque, il y avait sûrement une raison. Mais un personnage peut et doit évoluer, si on veut qu'il soit intéressant. Je parle principalement des personnages principaux bien sûr. Tous ceux qui sont récurrents, voire omniprésents.

Un personnage timide va se révéler un meneur, un bad boy va se révéler une grande âme. Moins extrême on peut aussi avoir un amateur de bonne bouffe qui va devenir chef dans un restaurant, passant du client gourmand au restaurateur gourmet. Et bien sûr, l'évolution peut avoir lieu dans les deux sens. Le bon peut devenir un véritable truand. Les caractéristiques que nous donnons à nos personnages sont là avant tout pour les définir AU DEBUT de l'histoire. Chacun dans sa vie, voit des événements qui modifient tel ou tel trait de sa personnalité. Je pense qu'il est important qu'un personnage fictif puisse avoir ce même genre d'interactions avec le monde. En ce sens : oui, il faut coller à la réalité.

J'irais même plus loin, il faut que son personnage principal soit parfois poussé hors de ses caractéristiques pour que l'histoire ait un intérêt.

Pour finir, je dirais que, de manière générale, il est mieux d'avoir un personnage qui soit crédible dans la réalité. Pour la bonne et simple raison qu'on s'y attachera plus facilement. Venus, par exemple, mon personnage principal dans Chronicles, a un caractère plutôt atypique. Du coup, peu de gens arrivent à s'identifier à elle et elle n'est pas particulièrement aimée. Il y a peu de chance que l'un d'entre nous connaisse quelqu'un qui lui ressemble dans la vraie vie. Elle évolue, au fil des trois tomes qui lui sont consacrée, mais c'est long et elle garde un côté « bizarre » qui fait que je ne pense pas qu'elle sera globalement appréciée malgré sa position dominante dans la série. Rebecca, en contrepartie, personnage redondant également, est beaucoup plus classique et un lien empathique se crée beaucoup plus rapidement avec elle. Elle est pourtant assez caricaturale dans son genre.

La caricature et le « collage à la réalité » ne sont donc pas forcément antinomiques. Et c'est sur cette magnifique phrase que je terminerai ^^

J'espère avoir répondu à ta question 0OooO0 au pseudo si relou à taper ;)

Si vous avez d'autres sujets tordus (ou pas) à me balancer, je suis preneur.

D'ici là, portez-vous bien. Chronicles 4 arrive à grandes enjambés et sera posté demain si je tiens mon planning.

Et maintenant, je vous écoute, quel est votre avis sur ce sujet ?

Échangeons...


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