Brian

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Je passai ma main droite devant le robinet, l'activant au passage.
L'eau qui éclaboussa mon visage lorsque je portai mes mains à mon visage me glaça.

"Un accident causé par des scientifiques qui s'en voulaient et espéraient se racheter"

Mais leur explication ne me permettait pas de tourner la page. Je me repliai sur moi-même, ma tête et ma poitrine appuyée sur mes genoux repliés.

"On a laissé nos vies en suspens... On aurait pu avoir une vie normale s'ils n'avaient pas voulu expérimenter leur foutue bactérie, on aurait pu vivre !! Ils ont tout simplement brisé nos vies !! Transformés en bêtes enfermées dans des cages en métal et verre..."

Les larmes me vinrent aux yeux, je ne tentai pas de les retenir.
J'exprimais ma douleur retenue depuis mon réveil.. 
Après avoir étalé mon accablement pendant une bonne minute, je séchai mes larmes avec le tissu étonnamment doux de mon haut, me repassai un petit coup d'eau sur le visage et sortis de la salle de bain.
Je partis rejoindre Lyra.
Presque arrivé au séjour, je me bloquai d'un coup en entendant Lyra hurler : 

- Et vous n'avez pas eu l'idée de me prévenir ? Pour que je sache au moins à quoi je vais m'attendre en commençant ce boulot dont je ne veux absolument pas !

J'entendis un murmure crispé provenant de l'écran, puis : 

- Non je ne me tairais pas ! Je m'en fiche que ce gars ne doit pas savoir cette information ! Il doit devenir fou d'apprendre que vous n'avez rien fait  pour l'autre, vous aurez bien mérité sa vengeance !
 
C'était la première fois que je voyais la jeune fille manifester ses émotions, visiblement elle n'était pas du tout patiente avec ces hommes.
Lyra continuai de hurler, je n'en pouvais plus. Je DEVAIS savoir de quoi elle parlait. Je sortis de ma cachette et me montrais.

- Qu'est-ce que je ne dois pas savoir ? demandai-je calmement.

Le beau visage de Lyra se figea dans une expression stupéfaite. 
Les scientifiques étaient blancs comme des linges.

- Alors ? repris-je. Qu'est ce qui se passe ?

Gros silence.
L'un des hologrammes se racla la gorge et manifestement inventa une excuse : 

- On parlait juste d'une information concernant Lyra, c'est confidentiel, tu n'as pas le droit d'avoir ce communiqué.

- Dites-moi ce qu'il...

- Tais-toi ou je te bâillonne comme je te l'ai menacé tout à l'heure.

Je tournai mon regard confus vers la propriétaire de la voix.

- Lyra, j'ai le droit de savoi....

- Je n'ai pas été assez claire ?

Ses yeux me fusillaient.
Message reçu cinq sur cinq, elle était sérieuse, j'abandonnai le combat perdu d'avance.

- Bon, communication terminée.

L'écran vira noir et le silence s'abattit dans le colossal appartement.
Je n'osais pas croiser son regard.
Mais un sanglot m'y obligea.
Je levai la tête.
Lyra pleurait, à chaudes larmes, la tête dans les mains.
Elle me semblait si fragile, facilement brisable...
Par réflexe, je la pris dans mes bras et la serrai fort.
Je la laissai pleurer, sachant que c'était le seul remède à sa douleur.

- Pourquoi pleures-tu ? l'interrogeai-je d'une voix douce.

- Ils... hoqueta-t-elle. Ils ont tué mes parents à force de leur demander trop de choses...

- Comment ça ? Je ne comprends pas.

Elle me regarda, ses yeux remplis de larmes. Puis baissa la tête comme gênée.

- Ils... m'ont appris... que tu n'étais pas le seul à être sortis de cette léthargie... Il y a eu un autre avant toi...

Je ne réagissais pas, à présent habitué à être accablé de nouvelles plus folles les unes que les autres.

- Il s'appelait Tristan Lans, il avait à peu près ton âge à cette époque. C'était il y a 7 ans... Mes parents m'avaient dit qu'ils avaient eu une mission de la part des Anciens, mais ils ne me l'avaient pas précisée. Les vieux viennent de m'informer qu'ils avaient été en fait chargés de la protection de ce jeune homme. 

- Malheureusement, les citoyens d'aujourd'hui n'ont pas accepté l'arrivée de cet inconnu, ils l'ont lynché avec mes parents qui avaient essayé de le protéger. Je n'ai jamais su jusqu'à aujourd'hui ce qu'il leur était arrivé...

Sa voix se brisa à ces mots.
Je n'aurais jamais pensé que cette fille froide avait vécu un tel drame dans sa vie. Et dire que je l'avais traité de sans cœur, ça me servira de leçon, je ne dois jamais juger une personne à son apparence.

"Oui, pensais-je en voyant son visage baigné de larmes."

"Elle n'a rien d'une sans coeur."

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