Passer de Charybde en Scylla

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[Point de vue de Brian]

Je n'arrivais pas à y croire, pincez-moi je rêve ! Nous étions réellement arrivés ?

J'avais tant espéré ce moment-là, cet instant de pur bonheur et de joie où je serais rentré triomphant, le sourire aux lèvres. Cela m'avait paru hors de portée pendant si longtemps... Mais nous y étions finalement parvenu.

Ma nausée refoulée, je parvins à tenir sur mes jambes et à me diriger vers la sortie. J'avais besoin d'air frais et pur, pas de cet oxygène empoisonnant provenant de la terre ferme, seulement filtré par nos pilules.

Je levai les bras au ciel et inspirai profondément, qui aurait cru qu'un jour je préférerais les villes flottante à ma ville natale. J'avais certes apprécié ce retour au source mais le trop plein de mauvais souvenir avait altéré mon bonheur. Il valait mieux que je garde les pieds en l'air.

Surtout que j'allais bientôt pouvoir revoir Élisa. Mais je n'avais qu'une crainte : qu'il soit déjà trop tard. Une brusque inquiétude s'empara alors de moi, par pitié, faites qu'elle soit encore en vie !

Je joignai mes deux mains et prononçai une vague prière, je n'avais jamais été croyant mais inconsciemment, je suppliai une mystérieuse entité. Une présence que je ressentais près de moi depuis un moment.

Lorsque je rouvris les yeux, je vis Lyra me rejoindre ainsi que tous les passagers, nous criâmes tous notre joie à la ville. Des larmes de joie furent versées, je ne pus m'empêcher de serrer la jeune fille dans mes bras, emporté par l'euphorie ambiante.

Elle eut un sourire crispé à mon attention puis se détendit enfin. Tout était rentré dans l'ordre malgré le fait que nous ayons vécu bien des misères.

Je me détachai finalement d'elle et contemplai ses grands yeux sombres, elle qui me reconnaissait enfin. J'en étais grandement soulagé, tout était rentré dans l'ordre.

Pourtant, mon instinct me cria qu'il y avait quelque chose d'anormal.
Un frisson me parcourut l'échine quand une clameur arriva à percer le rempart que le bruit ambiant avait édifié autour de notre petit groupe de rescapés.

Le grondement se rapprochait de plus en plus, au bout d'un moment, je vis plusieurs personnes relever la tête et balader leur regard autour d'eux, cherchant la source de ce tumulte.

Cela ne tarda pas à accaparer l'attention de chacun, et tandis que le silence se fit, tous avaient le nez en l'air ou le regard scrutateur.

Je croisai celui interloqué de Lyra et compris qu'elle n'en savait pas plus que moi. Qu'était-ce ?

Subitement, une femme pointa du doigt une foule grouillante d'individus avec un petit cri aigu, ainsi, elle réussit à capter de nombreux curieux. À en juger par les poings levés et les vociférations rageuses, nous pouvions facilement deviner qu'il n'était pas venu pour parler pacifiquement autour d'un thé.

- Qu'est-ce que c'est que ça... Maugréa mon amie, à mes côtés.

Je sursautai à l'entente de sa voix, j'étais tant concentré sur l'essaim de guêpes que je ne l'avais pas entendu me rejoindre.

Tous observaient l'afflux de manifestants marcher en hurlant, leur progression était rapide, ils avaient déjà parcouru une bonne distance en quelques minutes à peine. Leur colère devait vraiment être considérable pour qu'ils y mettent autant d'ardeur.

C'est alors que Lyra pâlit amplement et balbutia :

- Non... Ce n'est pas possible...

En la dévisageant, ceux qui l'avaient entendu s'étaient tournés vers elle et tendaient leurs oreilles pour comprendre ce qui la paralysait.

- Ils... Ils se dirigent vers le Parlement.

- Quoi ?! Tu es sûre ? M'exclamai-je instantanément.

- Certaine, leur trajet ne fait pas de place au doute, il n'y a rien d'autre dans cette direction.

- Alors... Commençai-je.

Des regards entendus furent échangés quand la fin de ma phrase résonna dans tous les esprits.

" Ce serait une révolution? "

L'accalmie ne dura pas bien longtemps, l'angoisse commença promptement à gagner nos troupes, rasant d'un coup le calme qui s'était mis en place.
Le brouhaha avait repris de plus belle, créant un enchevêtrement de crainte, de peur et d'incompréhension.

- Que se passe-t-il ?

- Pourquoi ce soulèvement ?

- On a raté quelque chose ?

Je me retins de pouffer à cette dernière interrogation.

" Sans blague ! "

Ça n'allait pas du tout, la tension me rendait nerveux et railleur. J'allais bientôt devenir totalement insupportable, il fallait que je me calme.

Heureusement, Lyra constata qu'une crise de panique me prenait et posa une main sur mon épaule, j'en fus immédiatement apaisé et la remerciai d'un geste. Elle hocha la tête puis prononça fortement à l'attention de tous :

- Descendons, nous pourrions nous reposer et obtenir des informations sur les événements en cours.

Personne n'osa contester sa décision, même les exécrables savants fermèrent leur clapet pour suivre le mouvement.

J'aperçu Victor et sa femme nous sourire faiblement, leur regard reflétait leur confusion, ils ne comprenaient pas la situation mais ils avaient saisi que l'heure était grave.

Je leur esquissai un vague rictus crispé, malheureusement, j'étais incapable de faire plus.

Le groupe entier s'immobilisa en cercle pour attendre.
Je me sentis soudainement absorbé par le sol, comme si j'étais pris dans des sables mouvants. Une sensation d'humidité traversa mon corps, puis avant que je puisse dire ouf, j'étais dans le bâtiment.

" Ça utilise le même principe que les portes du centre commercial ! "

Alors que je me retournai pour scruter les couloirs, quel fut ma surprise lorsque je me retrouvai nez à nez avec une femme d'âge mûr, un calepin à la main.

Celle-ci en lâcha son bloc-note, tout en écarquillant ses yeux gris. La bouche ouverte, elle donnait l'impression d'avoir rencontré des extraterrestres.

- Professeur Egnarts ? Vous êtes revenu !?

Il était vrai que c'était un instant peu commun, mais je trouvais sa réaction exagérée, c'était comme si elle n'arrivait pas à y croire.

Subitement, elle éclata en sanglots, à la surprise générale -c'était une humaine, il était impossible que ce soit une androïde- et prononça difficilement :

- Nous vous croyons morts ! Pleura-t-elle. Cela fait un an que vous êtes portés disparus, nous n'arrivions plus à vous contacter depuis la brusque interruption !

Bouche bée, mon cerveau ne parvenait à assimiler les informations, un an ?! Mais nous n'étions pas resté aussi longtemps ! Un mois ou deux au maximum !
Manifestement, je n'étais pas le seul à être sidéré, personne ne comprenaient.

- Attendez Amber... Un an ?! Intervint justement mon père.

Elle s'arrêta de produire des larmes de crocodiles et balbutia la phrase qui restera à jamais dans mon esprit.

- Lorsque vous êtes parti, en avril 3017, une interfération inconnue nous a coupé toute possibilité de communication jusqu'à ce jour-ci. Aujourd'hui, nous sommes le 12 mai 3018.

Hey !
Je vous préviens qu'en raison de vacance la suite sera publiée le 2 septembre ! (ou plus tard, la date n'est pas confirmée)😄
Bisous
PJade2017

EternalsleepOù les histoires vivent. Découvrez maintenant